Pour le ministre du Commerce, c'est une priorité, alors que la patron de l'UGTA estime que la priorité est dans la construction d'une économie nationale forte. La question de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC est loin de faire l'unanimité. En tout cas, le patron de l'UGTA, qui assistait hier à la troisième session du Comité national de suivi des engagements du Pacte national économique et social de croissance, a dit tout le bien qu'il pense de cette organisation. Pour lui, l'accession ne doit pas constituer une priorité pour l'Algérie. "L'OMC ne doit être ni une obsession ni un objectif. L'adhésion à cette organisation est juste une perspective", a déclaré M. Sidi-Saïd lors de la 3e session du Comité national de suivi des engagements du Pacte national économique et social de croissance. Selon M. Sidi-Saïd, cité par l'APS, la priorité est à la construction d'une économie nationale "forte", invitant les autorités publiques à élaborer un cadre législatif en mesure de solidifier le partenariat public-privé. "Avant d'aller à l'OMC, il faut travailler ensemble (gouvernement, syndicat et patronat) pour mieux se placer dans l'économie mondiale", a-t-il souligné. Pour le secrétaire général de la Centrale syndicale, "l'OMC n'est même pas une référence en matière d'organisation du commerce mondial, car ses initiateurs eux-mêmes sont les premiers à adopter des politiques économiques protectionnistes". En fait, la charge de Sidi-Saïd contre l'OMC est destinée aussi au nouveau ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui est, pour sa part, partisan de cette adhésion, en promettant même d'en faire sa priorité en tant que ministre du Commerce. Lors de son installation, il avait, en effet, déclaré que la priorité absolue de son département est de parachever, dans les plus proches délais, le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC. "La mission fondamentale, essentielle, prioritaire que m'a fixée le président de la République est l'accès à l'OMC. La priorité absolue est d'accéder à cette organisation internationale", avait déclaré M. Benyounès. Réda Hamiani, présent hier à cette troisième cession du Comité de suivi des engagements du Pacte national économique et social de croissance, a appuyé la position de Sidi-Saïd en soulignant que "l'adhésion à l'OMC n'est pas synonyme de préservation de l'économie nationale". Il a appelé au renforcement de l'économie nationale avec les encouragements concrets et qui seront appliqués sur le terrain. L'Algérie est candidate depuis 1987 au Gatt, l'ancêtre de l'OMC. La première documentation sur son régime commercial a été déposée en 1996, alors que la première réunion du groupe de travail chargé d'examiner sa candidature s'est tenue en 1998. À ce jour, l'Algérie a mené 12 rounds de négociations multilatérales, durant lesquels, elle a traité 1 933 questions liées essentiellement à son système économique. R. N./APS Nom Adresse email