Cette mosquée de la vieille cité de Taffesera habitée, il y a des siècles, par des troglodytes, est toujours défigurée par les travaux et les fouilles. Il y a été découvert des objets en or et des tombes qui remontent aux « foutouhate ». On parle même de l'existence d'un trésor dissimulé sous la mosquée. Il remonterait à sa fondation, il y a huit siècles. Dans la région des Beni Snous, la tradition orale veut que les mosquées aient été fondées sur ordre d'Abdellah Ben Djafar, neveu du calife Ali et compagnon de Okba Ben Nafaâ. On accède à la mosquée par une cour dont la partie gauche sert de prière avec son mihrab creusé dans le mur d'enceinte et, au fond, les latrines alimentées en eau courante par un petit canal venant de la source située juste derrière le mur d'enceinte. Selon Brahim Chenoufi, un archéologue, le plan de la mosquée est carré, il est divisé en trois nefs ou salles perpendiculaires au mur de la Kabla et en trois travées. Les piliers à base carrée sont reliés entre eux par des arcs outrepassés. Des doubles pentes en tuiles canal, sur des nappes de rondins en thuya, couvrent les pièces. La coupole au-devant du mihrab est couverte par une toiture en tuiles canal à quatre pentes. Le minaret évoque ceux des mosquées de la période Abdalwadide par ses proportions, mais non par son décor, qui se résume à quelques saillies en briques enduites à la chaux, comme, du reste, le minaret tout entier. Cette mosquée dont l'histoire exacte de sa construction n'a pas été déterminée, a vu le passage de plusieurs religions, entre autres le christianisme et le judaïsme. La mosquée était une église, avant d'être transformée en mosquée dès l'avènement de l'islam. Elle daterait des XIe ou XIIe siècles. Ce merveilleux site historique accueille annuellement de nombreux touristes, ahuris devant une cité berbère qui a connu le passage de plusieurs dynasties. Dans cette région, on trouve à l'heure actuelle des maisons troglodytes datant de nombreux siècles. Les quatre mosquées des Beni Snous ont inspiré beaucoup d'écrivains depuis des siècles. Alfred Bel qui a exploré ces lieux avait écrit : « Les édifices sont intéressants en ce sens qu'ils sont anciens, probablement du XIVe siècle, et si leur décoration tout à fait rustique n'est pas comparable aux élégantes arabesques des mosquées tlemcéniennes, leurs minarets de brique sont aussi gracieux dans leurs proportions que ceux des mosquées mérinides ou abdelwadides. Leurs salles de prière sont divisées en nefs dont les toits sont en tuiles. Celle de Tafessera possède dans sa salle de prière, trois signes magiques gravés sur les murs, en forme de rectangle, de roue et de croix. Les études des tolbas se bornent à apprendre par cœur les versets du Coran, sans chercher à en apprendre la langue. Ils logent dans des pièces qui leur sont réservées ; au Khémis, ils habitent sous terre dans une grotte qui ouvre sur la cour de la mosquée. » Le roi Hassan II aurait étudié le Coran dans la mosquée des Beni Snous. Les quatre mosquées des Beni Snous (Khemis, Beni Achir, Ouled Moussa et Taffessera) ont joué durant la guerre de libération un rôle prépondérant.