Le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a qualifié d'« importante » cette décision mais qui reste « insuffisante » pour combler le déficit. Il soutient que le nombre des départs à la retraite chaque année n'est pas négligeable. Toutefois, il estime que les enseignants recrutés doivent suivre une formation en pédagogie pour pouvoir enseigner. « Cette formation ne doit pas être menée dans la précipitation », prévient-il. Pour sa part, le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, indique que le déficit en enseignants avoisine les 10.000. Pour lui, un recrutement est plus que jamais primordial. « Mais, averti-t-il, l'opération ne doit pas s'effectuer n'importe comment ». De ce fait, il a mis l'accent sur l'impérieuse nécessité d'organiser une formation pour les nouveaux diplômés. Celle-ci doit « s'étaler sur une période d'une année », suggère Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Il a reconnu que généralement le niveau des recrutés est en deçà des attentes et ne leur permet pas d'enseigner selon les normes pédagogique requises. Pour ce qui est du défi de la hausse du taux de réussite au baccalauréat pour la session de juin 2015, Meriane conditionne cela par l'amélioration des conditions de travail des enseignants ainsi que des conditions pédagogiques à même de permettre aux élèves de suivre leur scolarité dans de meilleures dispositions. De son côté, Messaoud Boudiba indique qu'avec la stratégie actuelle, il sera impossible d'élever le taux de réussite. « Il faut revoir la copie en matière d'évaluation pédagogique au niveau des trois cycles d'enseignement, l'adoption d'une stratégie d'orientation des élèves adéquate qui prendra en compte leurs aptitudes scolaires et l'allégement du programme et bien d'autres points ayant trait au rythme scolaire », recommande-t-il. L'idéal, à ses yeux, serait de réaliser un « équilibre » entre la qualité et la quantité. Le SG du Satef abonde dans le même sens insistant sur la nécessité de joindre l'utile à l'agréable, C'est-à-dire avoir la qualité et la quantité dans le taux de réussite. Sinon, « il ne sert à rien d'avoir un taux de réussite de 100% si 60% des bacheliers connaissent un échec dès la première année universitaire ». S'agissant du projet de l'année scolaire à 32 semaines d'enseignement, le Cnapest n'y voit pas d'inconvénients. Son chargé de communication estime que la décision est « applicable » sur le terrain, pour peu que le ministère veille à assurer une année scolaire « calme » et « stable ». Ce qui passe par l'élaboration, au niveau des établissements scolaires, d'une sorte de règlement intérieur pour empêcher les élèves de s'absenter, mais aussi et surtout la prise en charge effective de « nos doléances à caractère socioprofessionnel ». Messaoud Boudiba dit ne pas saisir le sens des déclarations de la ministre affirmant que la prochaine année scolaire se déroulera dans un climat de stabilité après que le ministère eut répondu favorablement à la majorité des revendications des syndicats. « Rien n'a été résolu, il n'y a eu aucune avancée notable », affirme-t-il. Concernant l'application des 32 semaines, le coordinateur du Snapest et le SG du Satef soulignent qu'il faut des mesures d'accompagnement, particulièrement la généralisation de la climatisation au niveau des établissements scolaires, notamment dans le Sud, et la garantie d'une restauration scolaire. « Il ne faut pas se leurrer. Beaucoup reste à faire dans l'éducation. Il faut une réforme profonde et non de replâtrage », note Meriane.