La première responsable du secteur rassure concernant le nombre de demandes. Contrairement aux chiffres « erronés » avancés par les médias, ces demandes ne dépassent pas 145 à l'échelle nationale en cours d'étude à l'Office national des examens et concours (Onec). Mme Benghebrit a précisé qu'une cellule a été installée à l'Onec pour vérifier les reports des notes et non pour faire une deuxième correction des copies, « impossible et impensable », selon elle. Diplôme, l'expérience d'abord La ministre a rappelé à la famille de l'éducation que l'expérience vaut plus que le diplôme. Elle a déploré le fait que la Fonction publique accorde beaucoup plus d'intérêt aux diplômes aux dépens de l'expérience. A ses yeux, le diplôme n'est qu'une « présomption » de compétence mais « pas la compétence ». « Il faut arrêter de se mentir, la différence est dans le travail et le terrain », lance-t-elle, non sans évoquer, dans la foulée, les réformes éducatives. La représentante du gouvernement ne dit pas si elle est pour la rupture ou la continuité. Pour elle, la réforme manque de communication et qu'il est grand temps de lui donner du sens. L'objectif, selon elle, est de proposer une feuille de route qui reposera sur trois leviers : la refonte pédagogique, la professionnalisation des acteurs de l'éducation et la bonne gouvernance. La ministre souligne qu'il faut intégrer le changement comme valeur fondamentale. Pour ce qui est des assises nationales prévues les 20 et 21 juillet, elle a indiqué qu'il sera question d'étudier près de 400 propositions recueillies lors des différentes rencontres. Les travaux des assises se dérouleront à travers cinq conférences et huit ateliers thématiques avec une moyenne de cinq communications par atelier. Pour l'approche par compétence, la ministre est convaincue : il y a de faux procès contre cette méthode. Pour la ministre, il n'est pas question de la supprimer. Le Sud, des actions et des mesures Ferme, l'invitée du forum de Liberté a affirmé qu'il ne sera plus toléré que les élèves du Sud soient privés de l'enseignement des langues étrangères et des mathématiques. Elle dit que sa politique est basée sur la lutte contre les disparités dans l'enseignement entre les différentes régions. C'est ainsi qu'elle annonce la généralisation du préscolaire au Sud ainsi que la désignation d'enseignants itinérants pour les enfants des nomades. Cours particuliers, cours TV, bac professionnel, recrutement des enseignants... Mme Benghebrit a rappelé le projet de construction de plus de 6.000 logements de fonction dans les régions du Sud du pays pour encourager les enseignants à y exercer. Reste qu'elle n'a pas caché ses inquiétudes sur les lenteurs dans l'avancement des projets de réalisation des infrastructures scolaires au moment où les classes sont surchargées. Pour l'enseignement technique, la ministre a indiqué qu'il y a une volonté de remettre le dossier sur la table. Comme elle a soutenu la nécessité de renforcer l'enseignement professionnel avec la possibilité de rediscuter du bac professionnel. Catégorique, la ministre a déclaré que le recrutement des enseignants via le préemploi est une démarche qui ne devrait pas exister. Autre nouveauté : les cours télévisés seront de retour « à partir de l'année prochaine », a annoncé la première responsable du secteur. En outre, elle a indiqué qu'à partir de l'année prochaine, les enseignants recrutés doivent d'abord suivre une formation. Concernant le manuel scolaire,Mme Benghebrit a reconnu que celui-ci a été rédigé sans guide pédagogique et aucun référentiel.