La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a souligné samedi à Alger que les assises nationales d'évaluation de la réforme du système éducatif national, prévues en juillet prochain, seront une occasion pour concrétiser plusieurs propositions en relation avec l'évaluation pédagogique et la promotion de l'acte éducatif en Algérie. Dans un entretien à l'APS, Mme Benghebrit a indiqué que ces assises ont pour objectif d'évaluer le processus de réforme et de relever les lacunes qui ont empêché la mise en œuvre totale et effective de la réforme. La ministre a rappelé que l'ordre du jour de cette réunion s'articulera autour de plusieurs propositions présentées par les parties concernées et les partenaires sociaux concernant l'évaluation pédagogique qui nécessite la "promotion de l'acte éducatif et l'amélioration du niveau des élèves". Les propositions en question prévoient, a-t-elle précisé, plusieurs points qui seront soulevés lors des assises dont la question relative à la charge des programmes et des manuels scolaires et la formation en vue d'améliorer le professionnalisme de tous les acteurs du secteur de l'éducation (enseignants, inspecteurs, gestionnaires...). Il s'agira également d'examiner la question ayant trait à la gestion du système éducatif, la révision du système des examens et la généralisation de l'enseignement préscolaire, a-t-elle précisé. "Nous n'avons pas encore atteint l'objectif escompté des réformes du système éducatif", a indiqué la ministre qui a ajouté que le taux de généralisation de l'enseignement préscolaire est estimé entre 70 et 80 %. Mme Benghebrit a appelé le secteur privé à investir davantage dans l'enseignement préscolaire et à soutenir les autorités locales à travers l'ouverture de classes et d'écoles spécialisées dans ce genre d'enseignement, soulignant qu'une "stratégie nationale pour un développement coordonné de l'enfance est en cours de concrétisation". Parmi les axes qui seront débattus lors de ces rencontres le dossier relatif à la prise en charge des enfants aux besoins spécifiques, a-t-elle indiqué. Le ministère de tutelle, selon Mme Benghebrit, œuvre également à la concrétisation de certaines mesures dont le renouvellement de l'observatoire national de l'éducation et de la formation et la création du conseil national de l'éducation et de la formation. Evoquant un sujet "très inquiétant pour la famille éducative notamment les parents d'élèves", à savoir le poids du cartable et la charge des programmes scolaires, Mme Benghebrit a indiqué que plusieurs propositions ont été formulées pour trancher ces problèmes lors des prochaines assises". Concernant l'évaluation pédagogique, une des priorités de son programme d'action, la ministre a indiqué que cette question est " liée au mécanisme d'application, sa teneur et son processus" ajoutant que la commission de Benzaghou pour la réforme du système éducatif avait formulé des recommandations dont la plupart ont été appliquées". Les responsables en charge de ce dossier " tenteront d'appliquer cette évaluation en collaboration avec tous les acteurs du secteur". Concernant la mise en œuvre des propositions qui seront dégagées par les assises a partir de l'année prochaine , la responsable a affirmé "nous ne ménagerons aucun effort pour concrétiser les propositions d'autant que nous avons anticipé dans certains domaines liés aux manuels scolaires dont le contenu de certains a été allégé". Evoquant le plan d'action du gouvernement dans son volet relatif au secteur de l'éducation nationale qui sera présenté par le Premier ministre Abdelmalek Sellal dimanche devant l'APN, la ministre a dit que l'essentiel dans ce dossier est "la manière de lutter contre les disparités éducatives entre les wilayas". Ces disparités "apparaissent notamment dans le niveau d'instruction et des résultats enregistrés à la fin de l'année entre les wilayas du Sud, et des Hauts plateaux et celles du nord du pays et le manque d'encadrement notamment dans certaines matières en raison du refus des enseignants de rejoindre ces régions (Sud et Hauts plateaux)". Mme Benghebrit a annoncé dans ce sens "la mise en œuvre par le ministère à partir de l'année prochaine d'une politique spécifique qui nécessite "la coordination des efforts avec d'autres secteurs".