C'est un public nombreux qui se rend chaque soir sur l'esplanade de la maison de la culture Taos Amrouche de Bejaïa pour assister aux spectacles proposés par la 7e édition du Festival du rire qu'organise, avec le concours de l'APC, le Comité des fêtes de la ville de Bejaïa. Ce festival, qui a débuté ses représentations le 15 juillet et ce jusqu'au 20 du mois courant, a invité une brochette d'artistes dont Kamal Bouakaz, groupe Lefhama, groupe Bila Houdoud, Mohamed Bessam, Zahir Mesbah, Mr Bean, groupe Lewhama, et bien d'autres encore, promet-on. Les Bejaouis viennent chaque soir, seuls ou en famille, prendre siège sur l'esplanade et patienter (la maison de la culture est située à proximité de la mosquée) le temps que les tarawih prennent fin pour que les spectacles, gratuits, il faut le souligner, commencent. Acteurs et chanteurs comiques ne se sont pas vraiment décarcassés pour gagner l'adhésion d'un public très indulgent qui ne demandait pourtant qu'à être pris de fou-rire ou entraîné par la musique. Mais l'art du rire est vraiment difficile, surtout quand le sketch est mal ficelé, que l'acteur compte un peu trop sur l'improvisation et la chance pour chatouiller les zygomatiques du public qui n'a, en dépit de ces piètres prestations, jamais perdu espoir que sa rate se dilate. Malheureusement, il n'aura pas ri beaucoup durant ces soirées. Qu'importe la bouteille, pourrait-il dire, pourvu qu'il ait l'ivresse des sorties nocturnes. Il faut dire en effet que les Bejaouis n'ont pas été casaniers durant ce Ramadhan, malgré une animation culturelle qui n'a pour ainsi dire démarré que la deuxième quinzaine de ce mois sacré. Par leur présence en force, ils ont réussi également à réoccuper un espace, la maison de la culture, que des énergumènes ont voulu éradiquer de leur paysage de vie.