Hicham Boudrali, handballeur du Groupement sportif des pétroliers (GSP), revient toujours aux sources pour bien apprécier le mois sacré. Cette année, il retrouve les siens à Annaba où il profite pleinement de ses journées ramadhanesques, non sans renoncer évidemment au sport, sa passion. Le Ramadhan touche à sa fin. Comment l'avez-vous vécu ? Cette année, je le passe à Annaba, chez ma famille. Ce mois est souvent synonyme de veillées nocturnes. Ce qui fait que le matin on a le réveil difficile. Je me lève parfois vers 11h et parfois plus. Tout dépend du degré de la fatigue accumulée à cause du manque de sommeil. Je viens de m'installer dans ma nouvelle maison. Donc j'ai toujours quelque chose à faire durant la journée. Ensuite place aux courses quotidiennes que je fais souvent au niveau du marché situé tout près de chez moi. Etant donné que je ne m'entraîne pas durant ce mois, j'ai largement le temps pour me consacrer à ma petite famille et à mes proches. En fin de journée, après la prière d'El Asr, je fais soit un petit footing ou un match de foot entre amis. Dieu merci, le Ramadhan a coïncidé avec les vacances d'été, autrement j'aurais eu un programme très chargé et des entraînements quotidiens. Je me contente d'un peu de sport avec mes frangins. Le 1er du mois prochain, je reprends les entraînements avec mon équipe. Je dois dire qu'hormis la soif, je ne suis pas du genre qui se laisse dominer par ses impulsions durant ce mois sacré. Je suis très calme et zen et mon tempérament est celui d'un jeûneur qui maîtrise ses nerfs et qui ne cède pas à la tentation. Certes on dit que les Annabis sont très nerveux, mais ce n'est pas mon cas, Dieu merci. Parlez-nous un peu de vos traditions ? A Annaba, « el djari » constitue le plat principal de tous les jours du mois sacré. Chez nous, c'est plutôt « lebrik » qui remplace « el bourek ». La table est garnie presque comme à Alger avec du « mtewam », « chtitha lham », « tadjine bounarine » et d'autres plats avec lesquels se démarque la cuisine bônoise. La viande est omniprésente sur la table, qu'elle soit blanche ou rouge. Après les prières surérogatoires, c'est le moment des retrouvailles. Je rencontre souvent un oncle, entraîneur d'un club qatari et deux autres entraîneurs aussi autour d'un thé ou d'un café et quelques sucreries qui nous procurent un peu d'énergie. Je veille avec des cousins ou des amis au centre-ville, sinon je rends visite à ma famille ou à ma belle-famille. « Silat erahim » (les liens de parenté) est une obligation religieuse à laquelle il ne faut jamais renoncer. Je tente aussi d'épanouir ma vie spirituelle durant ce mois sacré. Je passe beaucoup de temps à la mosquée pour accomplir mes prières ou lire le Coran que j'achève au minimum une seule fois. Nos mosquées sont toutes climatisées et bien équipées. Donc pas d'excuses pour négliger sa foi et sa piété. Qu'avez-vous à dire aux jeûneurs qui ne pensent qu'à leur ventre ? Je ne puis juger ces jeûneurs d'autant plus qu'il s'agit d'un acte purement personnel, et seul Dieu est habilité à l'apprécier ? Je dois dire cependant que je suis contre la surconsommation durant cette période supposée être un mois de spiritualité. On souhaite finir ce mois dans la joie inch'Allah pour passer une joyeuse fête de l'Aïd avec nos proches. Le plus grand crime qu'on puisse commettre durant le Ramadhan, c'est le gaspillage. Le sport est-il déconseillé durant le Ramadhan ? Non. C'est bien d'y pratiquer du sport mais à condition de respecter une certaine hygiène de vie. Une personne qui manque de sommeil ne peut pas faire du sport dans cet état. Quelqu'un qui a des entraînements obligatoires ne doit pas veiller jusqu'à des heures tardives de la nuit. La sieste peu être bénéfique aussi pour un jeûneur sportif. Durant ma carrière professionnelle, on a accompli beaucoup d'exploits durant le mois sacré. Le jeûne ne nous a jamais empêchés d'être performants. Nous avons gagné des Championnats d'Afrique avec le Mouloudia durant le Ramadhan. Il faut juste avoir un programme et une discipline de travail.