Salima Souakri, l'ancienne judokate algérienne, actuelle DTN de l'équipe nationale de judo et ambassadrice de l'UNICEF, ne renonce pas à ses entrainements durant ce mois sacré. Cette année, elle le passe avec sa petite princesse Maria qui a à peine 40 jours. Un rôle de maman quelle elle assume parfaitement. Décrivez-nous votre ambiance journalière durant ce mois sacré... La seule modification apportée par ce mois c'est le nombre de repas quotidiens qui est revu à la baisse. Autrement, rien ne change pour moi hormis quelques nouvelles habitudes que j'adopte dans un souci de satisfaire au mieux les besoins familiaux. J'aime beaucoup l'ambiance du Ramadhan qui réunit souvent l'ensemble de la famille et c'est tant mieux. Mais cette époque a fait que les gens ne se rencontrent plus comme avant. Ils préfèrent manger à l'extérieur que de profiter de l'ambiance familiale. Le mois sacré est là justement pour nous réunir et nous faire goûter ces moments inégalables. En tant que sportive, mon rythme de vie n'a pas beaucoup changé. Je ne peux pas ne pas m'entraîner pendant un mois. Du coup, il n'y a que l'horaire qui change. En été, certes, on se dépense moins. Souvent, je m'entraîne juste avant la rupture du jeûne. Une heure voire deux heures avant El Adhan. Ce qui me permet de ne pas avoir trop soif. Certains athlètes accomplissent cela après la rupture du jeûne. En ayant le ventre plein, ce n'est pas évident d'aller s'entraîner. Quand j'avais des compétitions à préparer, j'étais obligé de faire du biquotidien. L'entraînement après El iftar peut aller jusqu'à minuit ce qui peut induire une nuit blanche et c'est mauvais pour un jeûneur. Comment gérez-vous votre vie familiale ? Cette année je passe mon Ramadhan avec ma petite princesse Maria qui a à peine 40 jours. Mais je vais essayer de m'organiser en tant que nouvelle maman. Le matin, je fais moi-même les courses, parce que mon conjoint travaille tout le temps. Donc, c'est moi qui assume généralement cette tâche qui est loin d'être une sinécure. Mon rôle de nouvelle mère perturbe mes nuits et je trouve du mal à me lever de bonne heure. Je dois m'adapter à ce mois pour pouvoir faire mes courses, revenir préparer le diner et essayer de reprendre les entraînements une à deux fois par semaine. Je souligne que je le fais pour ma forme, parce que j'ai arrêté la compétition. Cela dit, il est possible de jeûner et de faire du sport, à condition que cela se fasse dans la modération. En tant que sportive, vous devez avoir une alimentation spéciale... Justement, je conseille les gens de ne pas s'empiffrer durant ce mois. On a tendance à gaspiller beaucoup de nourriture durant le Ramadhan, alors que jeûner est tout à fait autre chose. L'estomac doit se reposer de ces sucreries et de ces salés qui sont très néfastes pour l'organisme. Certaines personnes prennent beaucoup de poids durant ce mois. Notre corps est intelligent. On ne mange pas toute la journée et dès que cela est permis, on rattrape tout en prenant des aliments variés et très riches en calories. Le corps stocke tout cela sous forme de graisse et c'est ce qui cause tous ces kilos en plus. Il est possible de manger peu et bien. Beaucoup de légumes, des fruits, du poisson. Moi je préfère les potages variés durant ce mois. Ils sont bénéfiques pour la digestion. On peut préparer de très bons plats sans pour autant qu'ils soient gras. J'essaye de minimiser les dégâts en évitant les aliments trop copieux. Mon époux est plus exigeant. Il veille aussi à bien garder sa ligne. Je réduis en premier lieu le sel dans toutes mes préparations et je privilégie la consommation de l'eau. La place de la foi durant ce mois... Le musulman doit profiter de cette occasion pour gagner le maximum de hassanates (bonnes actions). Les portes des cieux sont ouvertes durant ce mois sacré. Je profite pour lire le Coran et faire mes prières surérogatoires. Cette année, je le fais à la maison pour être près de ma fille. Il faut multiplier les bonnes actions surtout accentuer nos actions de solidarité au profit des démunis.