Une trentaine d'opérateurs algériens se rendront aux états-Unis, en octobre prochain, afin de découvrir les technologies américaines en matière d'agriculture. Au programme, visites de fermes d'élevage, de laboratoires, d'université spécialisée et d'unités de culture aquatique, a annoncé, jeudi dernier, Amel Benaïssa, membre du Conseil d'affaires algéro-américain, lors d'une conférence de presse tenue à Alger. « La délégation algérienne se rendra en Californie, 6e force économique des Etats-Unis, où un Algérien s'est installé et est devenu premier exportateur de noix dans ce pays », a-t-elle précisé. Ce voyage est « une opportunité pour relancer la coopération entre les deux pays. La première phase de cette mission se fera entre les 19 et 25 octobre prochain, durant laquelle des visites de fermes de différents modules (1.000, 3.000 et 5.000 têtes), d'un laboratoire d'insémination artificielle et d'un élevage de bœufs seront organisées en Californie. Il est prévu aussi la visite d'une université spécialisée dans l'agriculture en Illinois. Cette institution « est un modèle de pont entre l'université et l'entreprise », a relevé Mme Benaïssa. Lors du séjour, une unité de culture aquatique sera également visitée par la délégation algérienne. La deuxième phase débutera le 26 octobre avec une délégation présidée par le ministre de l'Industrie, Abdessalam Bouchouareb. Elle portera sur les secteurs de la construction, de l'agro-technologie, de l'énergie, des mines, de la santé et des transports. Pour illustrer la coopération algéro-américaine, une entreprise algérienne (ACI), spécialisée dans la culture du sorgho et utilisant une technologie américaine, a été présentée aux journalistes. Créée en 1994, ACI était alors importatrice de facteurs de production et autres intrants agricoles avant de se transformer en productrice. Elle s'est lancée dans la culture du sorgho. L'avantage est que cette culture fourragère « ne consomme pas beaucoup d'eau », a relevé le directeur de l'exploitation de Zéralda, Lahbib Dardek. Dans cette exploitation de 9.000 à 13.000 hectares cultivés par an, neuf variétés de sorgho ont été expérimentées, a indiqué le PDG d'ACI, Rabah Allam. La dernière expérience où des techniques américaines ont été utilisées, a permis d'atteindre des rendements allant jusqu'à 150 tonnes par hectare. « Avec le sorgho, on peut résoudre le problème de l'alimentation du bétail en 2 ou 3 ans », selon Dardek. Pour le professeur Soukhal, « si nous sommes déficitaires en production laitière, c'est parce que nous ne cultivons pas de fourrages ». Pour lui, « le sorgho est une culture d'été. Il est plus résistant et nécessite moins d'eau ». Les besoins sont estimés à 250.000 hectares de fourrage, dont 150.000 ha de sorgho et 100.000 ha de luzerne pour nourrir les 600.000 vaches productrices de 20 litres de lait chacune pour répondre aux besoins nationaux en ce produit. Actuellement, « nous n'atteignons même pas les 5% de ces quantités de fourrage », a-t-il affirmé.