Des experts, à savoir M. Soukehal Abdelhamid ou encore Mosaab Karima, ainsi que l'expert français Philippe Kaznov, lors d'une journée d'étude mercredi dernier à Oran, ont tenu à mettre en évidence la nécessité de mettre en place une stratégie de développement de la production fourragère en Algérie et d'introduire des techniques modernes pour la préserver afin d'assurer la sécurité alimentaire. L'expert international, M. Soukehal Abdelhamid, a recommandé, lors de cette rencontre sur le développement des productions fourragères en Algérie, l'implication des unités publiques et privées de production laitière dans la sécurisation de l'approvisionnement des éleveurs en aliments de bétail et en foin de qualité et en quantités suffisantes. L'intervenant a estimé que la production de deux milliards de litres de lait comme seuil de sécurité alimentaire nécessite 335.000 vaches laitières produisant chacune 6.000 litres par an et 168.000 hectares de terres productives de fourrages tels que le maïs, la luzerne (pour un rendement d'environ 12.000 litres de lait par hectare). L'expert a également souligné la mise en place d'un programme intense de formation et de vulgarisation des producteurs de fourrage et la création d'un Institut technologique de pâturages et d'aliment de bétail, outre la consolidation des liens entre les producteurs de fourrages et les éleveurs par la signature de contrats des deux parties. Pour sa part, l'experte Mosaab Karima a estimé qu'il faut lier l'augmentation de la production fourragère au développement de la culture des semences de ce produit, en soulignant la nécessité de valoriser des variétés locales dont la luzerne "la plus largement utilisée dans les zones d'Adrar et Timimoun et qui a un impact significatif sur l'augmentation de la production laitière, en plus de son rôle de préservation de l'environnement et du sol". Pour l'expert français Philippe Kaznov, représentant une société des semences, les expériences algériennes pour le développement des semences de productions fourragères, dont la luzerne, le maïs, sont "encourageantes". Cette rencontre a permis aux professionnels, dont les producteurs de fourrages et les éleveurs, de s'informer des différentes expériences algériennes, françaises et tunisiennes dans le développement de l'alimentation animale, la production de semences de la luzerne dans la région de Tamentit (Adrar) et du maïs à Oran et à Sidi Bel-Abbès. Cette journée d'étude est organisée par le ministère de l'Agriculture et du développement rural, en coordination avec l'Institut technique d'élevage, l'Office national interprofessionnel de lait et de la Société "Agro-plus" spécialisée dans les services agricoles.