L'expérience américaine, un plus pour notre agriculture Un mission algérienne du secteur agricole attendue en octobre aux Etats-Unis. Le Nord Sahara algérien pourrait-il devenir la «Californie» de demain dans notre pays? «Oui, c'est possible» répondent sans ambages les docteurs Amine Bensemmane et Ismaël Chikhoune, respectivement présidents de la Fondation Filaha-Innove et du US.Algeria Business Council qui ont signé à Alger un protocole d'accord de partenariat entre les deux associations. Cette entente vise une concrétisation de toutes les idées présentées par des experts de deux associations lors de la 49e FIA, dont les Etats-Unis étaient invité d'honneur. Ces réflexions avaient notamment trait à la sécurité alimentaire de l'Algérie que composent les filières céréalières, le lait et la viande. Point de vue climat, la région du Nord Sahara est la même que celle qui prévaut en Californie, ont soutenu les intervenants. Concernant la filière lait, le «M.économie» à l'ambassade US à Alger, Chikhoune, a affirmé que «l'autosuffisance (de l'Algérie) pourrait être atteinte dans cinq ans pour culminer à 1,5 milliard de litres/an, soit la même quantité que celle produite en Californie pour ses 30 millions d'âmes. Il a indiqué que même les fruits, raisins de table ou vinicoles et agrumes et autres fruits secs (raisins, amandes, noix...) y sont cultivés avec succès avec un bonus d'exportation soutenu à travers le monde. Il se trouve que dans le secteur des fruits secs, l'Algérie est le premier client de la Californie bien que l'exportation de ces produits soit taxée au taux de 52% pour les fermiers américains, a affirmé le Dr Chikhoune. Ce créneau, dit-il, pourrait s'orienter positivement vers l'exportation à partir de l'Algérie vers les pays subsahariens et du Moyen-Orient. Les terres du Sud sont également propices à la culture de fourrages pour l'alimentation du bétail bovin et par voie de conséquence à un élevage bovin intensif qui stimulerait la production laitière qui fait tant défaut dans notre pays. Aussi, les experts intervenants ont conclu que le Sahara, surtout dans sa partie nord, est un espace favorable pour l'exploitation de la filière «fourrage et élevage» en plaçant les instruments qu'il faut. D'autres ont suggéré carrément une exploitation mesurée de la «nappe albienne» et la multiplication des stations de dessalement d'eau de mer, parmi eux salées ou saumâtres, existant dans certaines régions du Sahara. Chikhoune a ajouté qu'un grand nombre de stations de dessalement d'eau sont opérationnelles en Californie. Elles sont exclusivement destinées à l'irrigation et non à l'alimentation en eau potable qui nécessite une technique différente et des coûts différents. L'accord signé prévoit comme plan d'action, un road show en Californie (USA) vers octobre 2014 qui sera animé par les experts des deux associations. Un travail riche et dense est programmé. Il devra mener la délégation algérienne vers des pôles de performance de l'agriculture américaine. La délégation algérienne aura également l'occasion d'effectuer des prises de contact et faciliter les échanges entre les agriculteurs et les agro-industriels avec leurs homologues américains. Ces contacts devront permettre l'acquisition du large potentiel d'expériences et de réalisations de grandes firmes américaines évoluant dans le domaine. Ce «trip» sera aussi l'occasion d'organiser des rencontres «B to B» et de visiter des instituts, des fermes et prendre connaissance des technologies américaines. Ces activités contribueront à donner une autre dimension au partenariat pour l'investissement dans les grandes cultures céréalières, vivrières de base, fourragères et autres aliments de bétail comme le maïs, le soja, la luzerne... L'agriculture américaine, qui repose sur une industrie agricole mécanisée de pointe exercée sur de grands espaces, est soutenue par un nombre de spécialistes en la matière (vétérinaires, agronomes, éleveurs, météorologistes, hydrologues, ingénieurs dans divers secteurs...).