L'Association de Protection et d'Orientation des Consommateurs (Apoc) tire la sonnette d'alarme en ce qui concerne la qualité du café commercialisé sur le marché. Ainsi le café « caramélisé », selon elle, supplante le café pur sous le nez des services de contrôle. La réglementation relative au café permet l'enrobage des graines par du sucre afin que le produit conserve sa fraîcheur. Mais le taux de sucre ne doit pas dépasser les 02%. Une prescription qui n'est pas respectée par toutes les marques, pour ne pas dire la plupart, d'après le constat de l'Apoc. « Le sucre n'est pas utilisé dans l'enrobage des graines mais dans la torréfaction du café, destiné à la molure. Nous avons donc du café caramélisé dans nos tasses. Le mélange de ces deux produits, torréfiés, est toxique en plus », prévient le président de l'Apoc, Mustapha Zebdi. Il explique, dans ce contexte, que la torréfaction fait perdre au café 20% de son volume. Un déficit que certains producteurs rattrapent en le compensant par du sucre. « Le problème qui se pose, est que la torréfaction du café n'est pas réglementée en Algérie. Juste une instruction des services du ministère du Commerce, qui remonte à août 2012, pour limiter la présence du sucre dans le café torréfié à 05%. Chose qui n'est pas respectée vu que des producteurs utilisent jusqu'à 20% de sucre », signale-t-il en qualifiant ce genre de procédé de tricherie pure et simple. Néanmoins, cela ne signifie pas que le café pur n'existe pas sur le marché algérien. Certaines marques, comme Africafé et Izier, sont de bons produits, selon l'Apoc. « Mais les tricheurs sont tellement nombreux qu'ils pénalisent les bons producteurs. Les consommateurs les mettent tous dans le même sac ! D'autant plus que les producteurs de café ne respectent les exigences relatives à l'étiquetage », fait remarquer M. Zebdi. Il signale dans ce contexte que l'instruction des services du ministère du Commerce oblige les producteurs à mentionner sur l'emballage du produit la nature du café, s'il est pur ou caramélisé. Le taux du sucre utilisé est variable, en outre, d'un fabricant à un autre. « La mise en conformité fait encore défaut. Pourtant, l'instruction remonte à 2012. Que font les services du contrôle ? », s'interroge-t-il. Le président de l'Apoc fait part d'une campagne de sensibilisation destinée aux consommateurs mais aussi aux producteurs du café pour cesser ce genre de pratique. « Nous ne voulons nous attaquer à aucune marque de café. Mais si notre campagne de sensibilisation ne donne rien, nous engagerons des procédés extrêmes tels l'appel au boycott », confie-t-il.