L'Algérie va récupérer des copies des espèces génétiques algériennes stockées dans des banques de données en Europe. « Des négociations sont en cours pour avoir des copies de ces espèces et on a eu l'accord de principe », a indiqué, hier, la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Dalila Boudjemaâ, dans sa réponse aux membres du Conseil de la nation, lors de la présentation du projet de loi relatif aux ressources biologiques. La ministre a affirmé l'engagement de l'Etat pour la préservation du patrimoine biologique et génétique. « Des dispositions ont été prises telles que la mise en place d'une banque de données des espèces génétiques en voie de disparition. Cette banque sera gérée par le centre national des produits biologiques. Une autre banque de données est en voie de création par le ministère de l'Agriculture », a rappelé Mme Boudjemaâ. Car les chiffres présentés sont alarmants : 16.000 espèces de plantes existent en Algérie mais uniquement 1% est exploité dans le secteur économique. Pas moins de 550 espèces de plantes sont en voie de disparition. Les espèces animales sont estimées à 4.963 dont 399 en voie de disparition, dont le mouton de la région d'Ouled Djellal et l'outarde. La ministre a soulevé également un autre problème : « 90% des ressources se trouvent dans les pays du sud au moment où 98% des brevets sont détenus par des entreprises agroalimentaires et pharmaceutiques issues des pays du nord », a-t-elle déploré. La ministre de l'Environnement a souligné également qu'« à travers le monde, l'exploitation des plantes médicinales qui ne sont qu'une partie des richesses biologiques, rapporte 40 milliards de dollars ». Lors du débat, les membres du Conseil de la nation ont appelé à réguler l'accès aux ressources biologiques qui sont « détournées » par des multinationales qui exploitent ces richesses sans autorisation. La ministre a annoncé la création de dix espaces protégés afin de lutter contre le braconnage de l'outarde et la chasse effrénée à la gazelle. « On opte pour la réadaptation technique et moderne des ressources biologiques », a souligné la ministre, dans une déclaration à la presse en marge des débats au sénat.