Avec une superficie de 8.225 ha, le parc national de Tlemcen (créé par décret exécutif n° 97-117 du 12 mai 1993) est l'une des régions les plus originales de la wilaya du point de vue géographique, climatique et écologique et, par voie de conséquence, parmi les plus intéressantes sur le plan biologique et biogéographique. La combinaison de tous ces facteurs a engendré une richesse et une variété de milieux qui se traduisent par une diversité biologique remarquable. Cette diversité sans égale dans le territoire de la wilaya est appréciée par l'existence d'un patrimoine forestier, faunistique et floristique qui offre des habitats à plus de 900 espèces de plantes (dont 22 sont protégées par la loi, 31 endémiques, 38 rares, 27 très rares, 54 champignons et 70 plantes médicinales), près de 141 espèces animales (100 oiseaux dont 38 sont protégés, 16 mammifères dont 8 protégés, 18 reptiles dont 1 protégé et 7 amphibiens) et des dizaines d'espèces d'invertébrés. Cependant, on assiste depuis plusieurs décennies à l'extinction rapide ou à la diminution de l'effectif des populations de nombreuses espèces, et ce à cause de la pression croissante d'une société en plein développement, à laquelle s'ajoutent les aléas climatiques et le braconnage sous toutes ses formes. Comme le lion qui a été vu en 1930 dans la wilaya de Tlemcen, d'autres, qui faisaient la richesse et la fierté de la faune algérienne il y a quelques années, ont aujourd'hui disparu ou sont en voie d'extinction. En effet, souligne-t-on à l'Association pour la sauvegarde et la promotion de l'environnement de la wilaya de Tlemcen (ASPEWIT), l'hyène rayée est aujourd'hui menacée de disparition. «Le risque est grand de voir cette espèce rare subir le même sort que celui du lion de l'Atlas, du sevral ou encore de quelques espèces de mammifères, tous de grande taille tels que la gazelle leptocère, l'oryx algazelle, l'addax et le bubale, qui ont disparu entre 1920 et 1950", soulignera à notre journal M. Bouayed Morsli, président de l'ASPEWIT. La même menace pèse aussi sur le règne des oiseaux. Au moins une dizaine d'espèces nidificatrices ont disparu depuis le début du XXe siècle. «Les extinctions les plus récentes concernent la pintade sauvage, l'aigle impérial, la grue demoiselle, le vautour oricou, le vautour moine, la guifette moustac, l'enismature à tête blanche ou l'autruche à cou rouge», ajoutera M. Bouayed. L'ibis chauve, le vautour fauve, la grande outarde, l'outarde houbara ou encore le cormoran huppé sont aussi aujourd'hui menacés d'extinction. Mais à l'ASPEWIT, l'optimisme reste de mise. «Le programme de réhabilitation de la grande faune lancé ces dernières années par le parc national de Tlemcen, qui consiste, entre autres, en une opération de réintroduction de plusieurs espèces animales, dont certaines avaient complètement disparu de la nature, est essentiel pour préserver ce patrimoine naturel remarquable», indiquera le président de l'association».