La ministre cite, dans ce sillage, 16.000 espèces naturelles, dont 1% seulement est exploité économiquement en Algérie. 949 espèces végétales et 319 espèces animales sont en voie de disparition, déplore-t-elle. D'où le besoin d'adopter une nouvelle politique en vue de renforcer davantage ces capacités biologiques, « enviées » par les pays de la rive Nord. Ces derniers ont développé leurs industries biologiques grâce aux richesses des « pays du Sud » et souvent sans la moindre contrepartie financière. « Le marché des plantes médicinales draine à lui seul plus de 40 milliards de dollars », a indiqué Mme Boudjemaâ, qui se dit contre « le pillage biologique » engendré par une mauvaise gestion de ce domaine non exploité, malgré la ratification par l'Algérie de plusieurs conventions dans ce sens. Justement, ce projet de loi répond à cette problématique en instaurant une instance nationale des ressources biologiques en charge d'étudier leur acquisition, leur acheminement et leur exploitation aussi. Le texte prévoit également la mise en place d'un registre public et d'une base de données sur les ressources biologiques dans l'objectif d'assurer leur protection et de garantir leur partage équitable. La ministre souligne, à ce propos, l'importance de ce projet qui a pour objectif la préservation et l'utilisation durable de la biodiversité qui nécessite la mise en place d'un cadre juridique pour la préservation du patrimoine national, à savoir la faune et la flore et les micro-organismes. Il s'agira donc d'éviter le « piratage biologique » à travers un contrôle vigoureux de l'acquisition des ressources biologiques, le transport des gènes depuis l'Algérie vers une autre destination, la préservation rationnelle des ressources et la valorisation de certains éléments à travers la recherche et le développement. Des sanctions sont prévues en cas de non-respect des engagements par les utilisateurs. Selon la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, « ce nouveau cadre juridique se présente comme une nécessité de l'heure en vue de réhabiliter les ressources biologiques génératrices de richesse ».