Composée de treize membres représentant les secteurs privé et public, la presse écrite et audiovisuelle et les agences de presse, cette commission aura comme principale mission de « recenser les journalistes, déterminer qui est journaliste et qui ne l'est pas et faciliter l'accès aux sources d'information ». « Il est question de séparer le bon grain de l'ivraie car l'objectif final est d'avoir une société de journalistes sans diffamation ni calomnie », a souligné Hamid Grine lors de la cérémonie. « C'est un grand pas. L'importance de cette commission se ressentait dans le fait qu'on ne pouvait rien faire sans son installation », a-t-il ajouté, précisant qu'elle fait partie du projet des réformes du secteur de la presse initiée par le président de la République. Sur la composante de cette commission, dont la majorité des journalistes qui y siègent sont du secteur public, le ministre explique que « beaucoup de journalistes du secteur privé ont soutenu la démarche, accepté d'en faire partie et donné leur accord de principe pour travailler dans ce cadre, mais ils se sont désistés après que les éditeurs aient refusé l'idée de leur appartenance à cette structure pour des raisons que j'ignore ». Il a précisé, dans ce sens, qu'il s'agit d'une commission « technique et non politique » et, de ce fait, ses membres doivent être « des professionnels, des techniciens de l'information et non des partisans ». Le ministre a également expliqué qu'il avait la possibilité de placer 13 experts en communication dans cette commission mais il a préféré mener une démarche de concertation restreinte, de rencontre et d'échange avec les journalistes professionnels pour l'installer. « Nous aurions pu élargir le nombre de cette commission à 16 ou 17 membres mais les journalistes n'ont pas accepté », a affirmé Grine. La sélection des membres de cette commission s'est faite sur la base de deux paramètres, à savoir « avoir plus de 15 années d'ancienneté dans le métier et avoir du talent, de l'objectivité et de l'exactitude ». Cette structure provisoire a une année pour accomplir sa mission. Cette étape sera suivie par l'élection de la commission d'éthique et de déontologie, de la commission de la carte nationale de presse composée de 12 membres dont 6 journalistes élus par la corporation et 6 autres désignés, et de l'autorité de régulation de la presse écrite. « C'est ainsi que nous arriverons à une nouvelle reconfiguration du paysage médiatique qui va se faire dans un ou deux ans », a précisé le ministre. Pour sa part, Chibah Saâdi, président de la commission, a expliqué que la structure travaillera sur « l'établissement du fichier national des journalistes et la désignation des délégués pour la tenue des élections en prévision de l'installation de la commission permanente dans une année ». Il a indiqué que la commission va immédiatement procéder à la préparation des conditions de travail avant de passer à la réception des dossiers des journalistes. Il a tenu à souligner « les difficultés et la lourde responsabilité » qu'aura cette commission chargée de « l'organisation du secteur ».