Au menu de cet inédit sommet préparé en partie avec l'Algérie lors de la visite de John Kerry et de la deuxième session du dialogue stratégique en avril dernier sous le thème « Investir dans la prochaine génération », la gouvernance, le développement et la sécurité. Mais la situation au Sahel, notamment au Mali et en Somalie, la violence en Libye, au Soudan du Sud et au Nigeria, le virus Ebola pourraient dominer les débats de ce sommet de trois jours qui a pour but, selon Jay Carney, porte-parole de la Maison-Blanche, de « renforcer les liens avec l'une des régions les plus dynamiques » (taux de croissance de 5,4 % pour l'année en cours et 5,8 % en 2015, selon le FMI) et « faire progresser les objectifs de l'administration dans le commerce et l'investissement » en mettant en évidence « l'engagement des Etats-Unis pour la sécurité et le développement de la démocratie » en Afrique. Selon toute vraisemblance, Obama, qui refuse d'admettre que les Etats-Unis ne pointent qu'à la troisième place au tableau des échanges commerciaux avec l'Afrique, loin derrière l'Union européenne et la Chine, tentera de vendre à ses « invités » l'image d'une Amérique qui ne demande qu'à être partenaire d'un continent qu'il voit « comme la prochaine grande success story mondiale ». « Les possibilités qui s'offrent aux Etats-Unis en Afrique qui abrite sept des dix économies à la croissance la plus rapide dans le monde sont énormes », estiment les Américains, convaincus que leurs entreprises peuvent vendre leurs biens et services et mobiliser leur savoir-faire pour aider les Africains à atteindre leurs objectifs du développement. « Il est difficile de lire autrement ce sommet, ne serait-ce que parce que c'est la même méthode qui a été employée par les Chinois », estime Deborah Brautigam, qui dirige le China Africa Research Initiative à l'Université Johns-Hopkins. Dans la foulée, elle s'interroge sur le degré de préparation de ce sommet, initié il y a une année, comme réponse à l'offensive chinoise. Le Forum sur la coopération sino-africaine, organisé en 2006 à Pékin a été précédé de six années de préparation. Un business forum rassemblera demain responsables politiques et secteur privé en présence de l'ancien président Bill Clinton. Demain, dernière journée de ce sommet dont les activités parallèles ont commencé le 30 juillet avec des rencontres organisées par le gouvernement et des ONG sur des questions relatives au développement de l'Afrique, sera consacré à des rencontres sur la « paix et la stabilité régionale ». A Washington, Obama réaffirmera à ses invités une chose : les Etats-Unis ne sont plus disposés à s'engager militairement en Afrique pour régler les conflits du continent. Au mieux, ils s'engageront à aider leurs partenaires à mettre sur pied des forces de maintien de la paix. En Afrique, une question se pose. Ce sommet sera-t-il un énième d'une série entre un continent à la traîne et le reste du monde ? Dans les huit derniers mois seulement, trois sommets ont eu lieu, le premier à l'Elysée en décembre et le second à Bruxelles en juin. A ce jour, aucun des nombreux engagements pris n'a connu une suite concrète.