La délégation palestinienne, composée notamment de membres du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, du Hamas et du Jihad islamique, qui se trouve depuis samedi au Caire, est tombée d'accord, dimanche, sur un ensemble de demandes, dont la fin du blocus de Ghaza, qu'elle a transmis au médiateur égyptien. Les demandes formulées par les Palestiniens devraient être transmises ensuite à Israël qui a refusé d'envoyer une délégation après avoir fait porter au Hamas la responsabilité de l'échec d'un cessez-le-feu vendredi dernier. « On s'est mis d'accord sur l'ensemble des demandes dont un cessez-le-feu, le retrait des troupes israéliennes, la fin du siège et l'ouverture des points de passage, l'augmentation de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et la libération de prisonniers palestiniens », a énuméré Maher al-Taher, un responsable du Front démocratique de libération de la Palestine. Un responsable du Hamas a confirmé l'accord. « Ce sont les points principaux, mais ils doivent être discutés avec les Egyptiens. J'espère que les choses se passeront bien », a-t-il souhaité, témoignant ainsi des relations froides que les autorités égyptiennes entretiennent toujours avec son parti. A défaut d'une trêve négociée, directement ou via le médiateur égyptien, Israël continue de faire fi des pressions et critiques internationales. Son armée, qui, chaque jour, commet des massacres contre la population civile de Ghaza, a observé, hier, contre toute attente, un cessez-le-feu unilatéral de sept heures pour des raisons, comble de l'ironie, « humanitaires », selon le bureau de Netanyahu. Une trêve qui a été rompu 15 minutes après son entrée en vigueur. Dix Palestiniens ont été tués dans des raids dont cinq à Jabalya (nord), deux dans les quartiers de Zeitoun et Sheikh Radwan à Gaza, un à Nuseirat dans le centre de l'enclave martyre et un enfant à Rafah (sud). Cette « pause » avortée a quand même donné l'occasion à la Russie de réclamer la mise en place d'un « cessez-le-feu humanitaire comme premier pas vers une trêve durable ». Dans une conversation téléphonique avec son homologue israélien, Avigdor Lierberman, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné « la nécessité d'un accord pour exclure la répétition d'opérations militaires dont les principales victimes sont des civils innocents ». Moscou, qui ne pèse plus fortement sur le dossier palestinien, pourrait-elle pousser vers un compris ? La réponse est non sachant que le chef de la diplomatie israélienne a suggéré, le jour même, lors d'une réunion de la commission de la défense et des affaires étrangères du Parlement, de confier le contrôle de Ghaza à l'ONU. « Plusieurs mandats que l'ONU exerce marchent pas mal. C'est pourquoi il faut réfléchir à la possibilité de confier à l'ONU la gestion de la bande. Je n'exclus absolument pas cette option », a-t-il soutenu, bien que sa proposition n'ait pas été par la suite discutée au sein du cabinet de sécurité.