Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe, dont Ramtane Lamamra, se sont retrouvés hier soir au Caire, siège de l'organisation panarabe, pour discuter de la détérioration de la situation à Ghaza où les raids de l'armée de Natanyahu, ont tué 172 Palestiniens (48 enfants, 28 femmes et 32 personnes âgées) et blessé 1.130 autres, en majorité des civils. « Cette réunion a deux buts, explique le ministère égyptien des Affaires étrangères égyptien, arrêter le bain de sang de civils palestiniens et définir une position arabe commune sur ce sujet ». La Ligue arabe exhorte la communauté internationale à protéger les Palestiniens. Dans un texte préliminaire soumis aux ministres avant la réunion, la Ligue a réclame « des actions rapides pour faire cesser immédiatement l'agression israélienne contre Ghaza et pour protéger les Palestiniens ». « Il n'est plus possible de rester silencieux face aux raids (israéliens) sur Ghaza », affirme le texte. « La communauté internationale doit intervenir par le biais de ses institutions légales et humanitaires pour protéger le peuple palestinien ». Une réunion extraordinaire de l'Union parlementaire arabe est prévue jeudi au Caire, à la demande du Conseil national palestinien. Les pays de la région, comme la Jordanie, redoutent les répercussions de « Bordure protectrice », l'opération israélienne, sur leur stabilité. L'Egypte qui a chapeauté en 2012, un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour mettre fin à un conflit qui avait tué 177 Palestiniens et 6 Israéliens, réalise qu'elle ne peut endosser en 2014 son rôle de médiateur. Le Caire considère depuis un an Hamas, comme la branche palestinienne des Frères musulmans, un mouvement qu'elle a qualifié d'« organisation terroriste ». Mahmoud Abbas, le président palestinien, demande à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, de « placer officiellement l'Etat de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU ». Selon un communiqué de l'Organisation de libération de la Palestine, il a réclamé aussi la création immédiate d'une commission d'enquête. Quant à la Suisse, dépositaire de la 4e Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, il l'a sollicitée pour réunir les parties contractantes à cette convention de 1949 pour leur demander de sanctionner Israël en tant que « puissance occupante ». Les Palestiniens, qui envisagent d'adhérer à 20 conventions internationales d'ici quelques jours, pourraient demander aussi une réunion d'urgence du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève pour exposer la dégradation des conditions à Ghaza et les violations par Israël du droit international. Sûr de lui et de la complicité de la communauté internationale, Netanyahu, qui a profité des « printemps arabes », promet la poursuite des bombardements. Frank-Walter Steinmeier, le ministre des Affaires étrangères allemand, est depuis hier dans la région. Il sera suivi aujourd'hui par Federica Mogherini, la chef de la diplomatie italienne. Au menu : rencontres avec chaque camp : israélien et palestinien. Objectif, arracher une trêve et « trouver » avec la communauté internationale « le courage de mettre fin à l'une des guerres les plus longues de l'histoire contemporaine ». Les deux ne prévoient aucune rencontre avec Hamas. John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, qui a répété que les Etats-Unis étaient disponibles pour une médiation, pourrait faire le voyage lui aussi.