La «Halqa» enregistre un engouement particulier durant ce 2e FITA, festival international du théâtre d'Alger (14-25 octobre 2010). Au fait c'est quoi la «halqa» ? C'est un spectacle théâtral de rue, c'est de la narration. On l'appelle aussi «Goual». C'est avec une voix emprunte de mélodie qui œuvre à véhiculer tout un patrimoine culturel que l'ethno-conteur Saïd Ramdane et Kada Bensmicha, ont chanté, dehors, dans les rues d'Alger sans micro avec leur voix gutturale. Ce spectacle théâtral de rue qui a duré plus de deux heures a arraché à maintes reprises les ovations d'un public nombreux. Les spectateurs, en grand nombre, étaient déjà en piste, ils ont, d'ailleurs vibré pour ces textes chargés de sentiments, de paix, et de toutes les préoccupations de la jeunesse. De la musique, de la danse, des anecdotes et des adages populaires, mais aussi du bonheur. Les fans ont été bercés, merveilleusement, par les plus belles chansons du patrimoine. Les textes inspirés du vécu quotidien s'attachent à dénoncer l'injustice, la violence et l'intolérance. Les chansons se veulent aussi des témoignages. Des musiques et des mots qui font trembler tout le corps jusqu'à faire bondir de leurs places des jeunes qui n'ont pu résister à l'envie de danser et de chanter en groupe. Le spectacle est tout simplement magnifique. Les gens s'éclatent. Le but est, selon Saïd Ramdane de partager les belles paroles, proverbes et refrains d'autrefois. L'expérience de la «halqa» en Algérie a débouché sur plusieurs œuvres théâtrales qui sont le résultat de recherches, telles que les pièces «El garrab oua salihine», la trilogie «goual», «Alajawad» et «litham», pour lesquelles les auteurs ont composé des drames en mixant la forme primaire de la «halqa», qui se distingue par la présence d'un «meddah» basé sur le conte, à une trame événementielle élaborée avec les techniques théâtrales modernes.