Photo : S. Zoheïr Par Hassan Gherab à Sidi Bel Abbès, les chercheurs et les artistes qui participent au forum national sur la halqa et la littérature orale ont affirmé qu'il y avait «un regain d'intérêt de la société pour le patrimoine culturel immatériel». Le public est venu nombreux aux halqate animées par des «gouals» sur les places de la ville. «C'est un vent d'espoir qui souffle sur l'oralité», s'est réjoui Mahi Seddik Meslem, fondateur et président de la coopérative théâtrale Machaho. Auteur-traducteur de pièces de théâtre et de contes pour enfants, ce goual qui a hérité du talent de ses aînés au sein de la tribu des Beni Ameur dont il est originaire, dira que ce forum doit donner le ton à d'autres initiatives pour promouvoir la littérature orale. Lui et nombre de ses pairs soutiennent l'idée de création d'une école de formation de jeunes conteurs qui a été défendue tout au long de la manifestation. «La halqa doit profiter à une plus large audience et non être confinée aux souks hebdomadaires comme elle le fut par le passé […]. Elle doit sillonner les écoles pour permettre aux enfants de s'imprégner de la beauté, de la richesse de la mosaïque culturelle de leur pays», soutiennent des chercheurs. A Boumerdès, ce sont les journées théâtrales des Issers qui drainent la grande foule. Constantine, Oran, Annaba, Tamanrasset ou Béchar enregistreraient autant d'affluence pour la moindre manifestation culturelle qu'organiseraient les responsables locaux de la culture ou les associations. On ne peut pas en dire autant d'Alger, qui, parce que c'est la capitale, enregistre un maximum de spectacles, salons, expositions, concerts, représentations théâtrales, colloques, festivals. Paradoxalement, c'est à Alger que le public se fait désirer. N'est-il pas plus opportun de penser à délocaliser des manifestations pour en faire bénéficier et profiter des publics qui ne demandent qu'à consommer de la culture ? Evidemment, cette mission incombe aussi bien aux pouvoirs publics qu'aux responsables locaux et autres agents sociaux, qui devraient être les premiers à défendre cette option.