L'Assemblée générale des Nations unies s'est réunie hier après-midi à l'initiative de l'Algérie pour débattre de la situation dans les territoires palestiniens occupés et en particulier à Ghaza, où un cessez-le-feu de 72 heures, obtenu avec la médiation de l'Egypte et des Etats-Unis, est en vigueur depuis mardi, à 8h, heure locale (5h GMT), un mois après les attaques israéliennes qui ont fait 1.875 morts, dont 430 enfants et 243 femmes, en sus des destructions estimées entre 4 et 6 milliards de dollars. Objectif assignée à cette réunion qui ne devait pas déboucher sur une décision ou le vote d'un texte : mobiliser la communauté internationale pour qu'elle mette fin aux agressions israéliennes contre l'enclave palestinienne. « Faut-il continuer comme ça : construire, détruire puis reconstruire encore ? Nous allons reconstruire Ghaza, mais cela doit être la dernière fois, il faut que cela cesse, il faut que le cycle insensé des souffrances à Ghaza et en Cisjordanie cesse », lance à l'ouverture de la session Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU avant d'émettre un espoir que « la trêve de 72 heures en cours conduise à un cessez-le-feu durable » et à des négociations pour régler les « causes sous-jacentes » du conflit, comme « la levée du blocus imposé par Israël et l'installation à Ghaza d'un gouvernement palestinien uni qui adhère aux engagements de l'OLP ». « Le cauchemar des quatre semaines écoulées nous rappelle que seul un règlement politique négocié peut apporter la paix et la sécurité aux Israéliens et aux Palestiniens », déclare-t-il avant d'exhorter les protagonistes à entendre l'appel de la communauté internationale. Ban Ki-moon, qui a rappelé la « catastrophe humanitaire » qui prévaut à Gaza, a appelé les pays membres à « répondre rapidement et généreusement aux besoins urgents » de la population. « Il faudra reconstruire sur les décombres de Ghaza où maisons, écoles et hôpitaux ont été détruits ou endommagés. » « Le cessez-le-feu a un prix qui est presque insupportable », dit-il avant de dénoncer les « scandaleuses, inacceptables et injustifiables » attaques contre trois écoles de l'ONU qui abritaient des réfugiés palestiniens. Plusieurs responsables des Nations unies, dont la haut-commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay, Pierre Krhenbühl, chef de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), et le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, ont présenté à l'AG leurs comptes-rendus. « Le cessez-le-feu est maintenant en vigueur, espérons-le, d'une manière qui permette aux parties de venir à la table pour non seulement discuter d'un cessez-le-feu durable mais aussi de questions cruciales à plus long terme sur la manière dont nous allons faire la paix », déclare John Kerry, le patron de la diplomatie américaine. La Ligue arabe va dépêcher « prochainement » des ministres d'au moins quatre de ses pays membres à Ghaza pour marquer sa « solidarité » avec les habitants. Selon son secrétaire général Nabil al-Arabi, cette délégation, qui comprendra les ministres des Affaires étrangères de l'Egypte, du Koweït, de la Jordanie et du Maroc, « aura à évaluer les besoins pour la reconstruction ». « Des ministres d'autres pays membres pourraient se joindre ultérieurement à cette mission », dit-il. Face au bain de sang commis par Israël, le ministre palestinien des Affaires étrangères Ryad al-Malki a réitéré à La Haye la volonté palestinienne de voir des responsables israéliens poursuivis devant la Cour pénale internationale. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour traîner en justice les responsables de crimes de guerre et crimes contre l'humanité », dit-il, accusant les Israéliens « d'atrocités ».