L'Algérie n'interviendra pas militairement en Libye où les combats entre les milices rivales font rage, martèle Abdelmalek Sellal, avant de rappeler, pour la énième fois, pour mettre fin aux supputations médiatiques : la Constitution algérienne interdit à l'Armée de traverser les frontières. « Aller avec nos forces pour rétablir la situation n'est pas une solution et ne pourra constituer une solution. Il faut privilégier la solution politique. Il faut parvenir à créer un consensus entre les différentes parties afin de mettre en place un gouvernement et des institutions capables de diriger le pays », explique-t-il. Sellal, qui a rappelé les mises en garde de l'Algérie contre les risques d'implosion du pays, avant l'intervention militaire occidentale en 2011, déplore la situation actuelle en Libye où l'Etat « ne dispose ni d'une armée ni d'une police pour rétablir l'ordre ». Autre précision de Sellal, qui a évoqué, mercredi dernier, à Washington, la situation de notre voisin de l'Est, avec Abdallah al-Theni, son homologue libyen, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry : « L'Algérie n'acceptera pas une intervention étrangère à ses frontières ou la formation d'un libyenistan. » « Une intervention étrangère : on sait quand elle démarre mais on ne sait pas quand elle se termine. L'Algérie est devenue un pays stable et est également une référence en matière d'approches efficaces dans le règlement des conflits régionaux », enchaîne le Premier ministre, citant le cas de la crise malienne où « l'approche de l'Algérie a fini par triompher sur le reste des solutions employées ou suggérées jusqu'ici ». Mercredi dernier, l'Algérie, l'Egypte, la Libye, le Maroc, la Tunisie et les Etats-Unis ont exprimé dans une déclaration commune, à Washington, leur inquiétude face à la violence qui a créé une crise humanitaire tragique en Libye. Les six pays ont partagé la vision de l'Algérie de trouver une solution dans le cadre du dispositif de Tunis, appelant toutes les parties à adopter un cessez-le-feu immédiat et à engager des négociations en vue de trouver une solution à la crise. « Nous soutenons l'engagement de toutes les parties à cet objectif, y compris la poursuite des activités engagées dans le cadre du processus de Tunis », a indiqué le communiqué du département d'Etat américain, citant la déclaration commune des six pays. Les Etats voisins de la Libye ont décidé, en juillet dernier, de mettre en place deux commissions, l'une sécuritaire présidée par l'Algérie et l'autre politique présidée par l'Egypte.