La ressource hydrique, sa répartition, ses différentes utilisations, les investissements consentis et les défis à venir sont autant de sujets qui reviennent à chaque saison estivale. Au début des années 2000, le manque d'eau avait atteint des proportions alarmantes dans l'ouest du pays. Cette situation avait pour origine une faible pluviométrie. En outre, la mauvaise gestion de cette ressource a été observée au centre et à l'est du pays, malgré des précipitations assez importantes. Les plans de développement engagés ces dernières années dans le secteur ont permis de mener une politique de mobilisation de la ressource hydrique en dotant le pays d'équipements et de technologie adéquats. Outre la réalisation de barrages et des différents systèmes de transfert, l'Algérie a également fait un pas de géant dans le dessalement de l'eau de mer. Actuellement, les 65 barrages dont elle dispose ont une capacité de 6,8 milliards de mètres cubes. Le taux de remplissage a atteint 75,4% cette année, soit 5,16 milliards de mètres cubes, contre 78,8% l'année dernière. En dépit de leur importance, ces ouvrages enregistrent quelques petites difficultés susceptibles de perturber leur fonctionnement. Outre l'envasement, le problème du déficit de stockage est déploré pour une bonne partie d'entre eux. C'est alors que le dessalement de l'eau de mer a été choisi comme option stratégique, encouragée par les pouvoirs publics. Avec 1,1 million de mètres cubes par jour produit par les neuf stations de dessalement réparties sur le territoire national, sur une capacité initiale de 1,4 million de mètres cubes, le dessalement semble avoir de beaux jours devant lui. Et pour cause, cette option est retenue pour devenir la principale source d'eau potable dans une bonne partie du nord du pays. Cela dit, l'Algérie dispose de moyens importants de mobilisation de l'eau et en quantités suffisantes pour répondre aux besoins de la population. Néanmoins, des problèmes persistent en matière de transport de cette ressource vers les ménages. Topographie difficile, manque de moyens, retard dans certains projets structurants, coupures d'électricité, absence de raccordement, vétusté du réseau AEP sont autant de raisons évoquées pour expliquer ces lacunes. Ces problèmes sont, toutefois, pris en charge à travers plusieurs opérations inscrites ou en cours de réalisation pour réduire la tension sur ce liquide précieux. Cette année, 411 projets ont été mis en service dont 101 pour l'AEP. Il s'agit du transfert de l'eau du barrage Koudiat Acerdoun à Bouira vers Médéa, M'sila et Aïn Kercha. Deux nouveaux forages ont été également réalisés à Boussaâda en plus de la réhabilitation de la conduite de Bougaâ. A l'est du pays, la tension sur l'eau a été réduite grâce à la connexion de Tébessa au système du transfert du barrage Aïn Dalia et le transfert nord de Tébessa vers Ouenza et vice-versa. Deux importants projets ont été réalisés à partir du barrage de Beni Haroun vers la branche Teleghma et le raccordement réservoir Guemas-complexe Emir Abdelkader-Constantine. Ces projets ont permis de produire 400.000 m3 par jour d'eau pour servir plus de neuf millions d'habitants.