Un programme ambitieux commence à être mis en application pour lancer la construction de 63 stations. L'option «dessalement d'eau de mer» est devenue impérative et demeure incontournable pour ne pas subir les affres de la décennie sèche qui a sévi dernièrement en Algérie. Un programme ambitieux mis en place dans ce sens et dont l'étude date de 2001, commence à être mis en application pour lancer la construction de 63 stations de dessalement d'eau de mer dont la totalité sera opérationnelle d'ici à 2009. Ces infrastructures d'importance, pour la construction desquelles pas moins de 26 entreprises sont partie prenante, devront contribuer à la production d'eau potable non conventionnelle, c'est-à-dire non superficielle, avec un volume appréciable de 1350.000 litres/jour, niveau du reste confirmé par le premier responsable du secteur, Abdelmalek Sellal. Cet apport permettra en outre une sensible diminution de pression sur les barrages dont les capacités d'approvisionnement seront réorientées vers les régions intérieures du pays. Cette prévision de mise en oeuvre des stations de dessalement, qui avait été affirmée début juin par le SG du ministère des Ressources en eaux (MRE), Mustapha Karim Rahiel, est en voie de concrétisation comme l'atteste l'ouverture programmée hier dimanche des plis d'appels d'offres pour la construction de stations de dessalement d'eau de mer de Skikda ou encore, si besoin est, la promesse de mise en service de la station de dessalement du Hamma en 2007 ou d'autres projets en cours. Considérée comme la plus grande station de dessalement d'eau de mer par membrane d'Afrique, l'ouvrage du Hamma, d'un coût estimé à 200 millions de dollars, fournira quelque 200.000 m3 d'eau, soit l'équivalent de 30 % du volume actuel de consommation de la population algéroise, ce, au prix de 57 dinars le mètre cube, l'Etat devant prendre en charge toute différence à travers le Trésor public a-t-on affirmé auprès du MRE. Ce nouvel apport devrait sécuriser l'usager algérois en le mettant à l'abri de toute pénurie d'eau potable jusqu'à l'horizon 2030. Cette station, rappelle-t-on, est conçue et sera bâtie et exploitée par le Consortium HWD ( Hamma Water Dessalination) avec la participation de l'AEC (Algerian Energy Company) en partenariat avec l'ADE (Algérienne des eaux). Elle utilisera pour le dessalement le procédé dit de «l'osmose inverse». Les travaux de raccordement de l'eau obtenue sont confiés au MRE qui assurera l'injection de l'eau dessalée dans le réseau d'alimentation d'eau potable (AEP) d'Alger. Sur trois pôles du système TGK (Télemly, Garidi et Kouba). Le volume total (1,35 million/m3) de ces 63 stations viendra contribuer à la réalisation d'un programme soutenu du MRE qui porte sur la réalisation de nombreux ouvrages hydrauliques de retenues et de transfert devant porter les capacités actuelles, estimées à 5,7 milliards/m3, à 10 mds/m3 en 2030. Actuellement, 20 stations de dessalement sont opérationnelles, vingt autres sont en cours de réhabilitation alors que le nombre restant est inscrit dans un programme de construction à moyen terme. Un autre site, et des plus sensibles, est prévu pour l'implantation d'une station de dessalement se situant dans la région oranaise car durement éprouvée par le manque d'eau potable, d'irrigation comme celles destinées à l' industrie. Il s'agit de celui du Cheliff où est prévue la construction d'une importante station de dessalement à l'embouchure du fleuve du même nom. Celle-ci devrait produire 100.000 m3/jour. Toujours dans cette région de l'Oranie , deux stations monoblocs de dessalement ont été déplacées de Skikda et d'Alger (Bâteau cassé à Bordj El-Kiffan) pour être installées sur la Corniche oranaise (Aïn Turk et Bousfer) où elles devraient être déjà opérationnelles. L'Oranie, qui ne connaîtra plus de problème d'AEP à partir de 2007, sera également bénéficiaire d'un apport d'eau supplémentaire provenant de la station de dessalement d'Arzew qui produit 90.000 m3/jour, ceci dans le cadre d'un plan d'urgence qui doit assurer une injection supplémentaire d'eau équivalant à 25.000 m3/jour. Faisant de ce principe «un choix politique», les coûts d'exploitation de l'eau n'intègrent pas les investissements en infrastructures et en équipements qui sont «à la charge de l'Etat qui soutient les prix de l'eau dont le coût actuel d'à peine 12 DA le mètre cube, ne couvre pas le prix réel de 22 DA/m3» a souligné le SG du MRE, Rahiel.