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Rimes sur les cimes
Raconte Arts 2014
Publié dans Horizons le 10 - 08 - 2014

Le contraste est saisissant avec la clarté qui inondait au moment de notre départ la place centrale du village Aggoussim qui vit depuis quelques jours à l'heure de Raconte Arts. C'est un festival itinérant qui cette année a posé ses valises dans cette région d'Illoula Oumalou. Elle est proche d'Akbou, juste derrière la montagne, en bas du col de Chellata. Il a conquis la place mais aussi le cœur des habitants, y compris ceux des autres villages qui viennent chaque soir, éprouvant un mélange d'envie et d'admiration. Sur scène, devant un public constitué de femmes et d'hommes, une chanteuse néerlandaise vêtue d'une robe kabyle entonnait des chants accompagnés par des musiciens de Laghouat. Ils sont entrecoupés de poèmes dans toutes les langues (kabyle, français et arabe...). A l'entrée du village, un jeune s'élance tranquillement sur son vélo et des jeunes filles déambulent sans souci. Ne manque que le ciel criblé d'étoiles dans ce tableau idyllique. Peu de gens auraient cru, il y a quelques années, à une telle heureuse métamorphose même si les dynamiques membres des associations culturelles ou sociales ont célébré depuis quelques années des événements (8 Mars, Yennayer, 5 Juillet) dans une ambiance de fête.
Ressusciter le rêve et l'écoute
C'est un jeune qui fait partie de l'association Tala Tusna qui nous fait le tour de son village s'arrêtant à la fontaine d'où coule une eau fraîche. Une fille était en train de remplir un seau à cette heure tardive. « Nous avons de l'eau de robinet mais cette fontaine a une grande valeur et nous l'avons jamais abandonnée », nous dit-elle. Avant de nous inviter à emprunter les venelles pavées qui s'enfoncent au cœur d'Agoussim, notre guide nous fait visiter la mosquée dont une aile attenante sert aux rencontres du festival. Nulle agressivité ou méfiance chez les croyants qu'on retrouve le soir mêlé aux autres. La propreté saute aux yeux et fait plaisir d'autant plus que dans la plaine de Boubhir et sur d'autres chemins, les amas de détritus amochent le paysage. Ceux parmi les participants nationaux ou étrangers que nous avons approchés insistent sur la gentillesse des habitants. « Les invités sont logés et pris en charge dans nos foyers. Ici nous avons un groupe de Marseillais », nous explique notre guide. A l'en croire, certains parmi les invités ravis et touchés par la qualité du séjour et la chaleur des habitants ont demandé à revenir vers ces gîtes de montagne. L'un des attraits d'Agoussim est d'être un village dont l'espace n'est pas éclaté. Il ne ressemble pas à ces villages de Kabylie dont les habitants ont abandonné les vieilles demeures pour bâtir dans la plaine. On s'est contenté de moderniser, d'aménager sans rompre l'harmonie des lieux. Nous arrivons dans une salle du foyer de jeunes où Moussa Lebkiri, comédien connu davantage dans les milieux de l'émigration, joue quelques extraits de ses spectacles. Les spectateurs, dont de nombreux jeunes qui assistent pour la première fois à une telle prestation, sont assis en rond et suivant avec intérêt le flot verbal du comédien. Qu'importe si des jeux de mots de haute volée, les références à Cyrano de Bergerac ne font pas toujours mouche, l'artiste fait revivre une tradition, celle du conte qui s'est presque perdue. Il ressuscite le rêve et l'écoute.
La culture dans la rue
Les organisateurs de ce festival ont réussi le tour de force d'impliquer des citoyens humbles et simples dans l'acte culturel. On vient parler d'un livre qui autrement n'aura pas eu d'écho, rencontrer des auteurs, écouter des conteurs de divers horizons. Les jeunes dans des ateliers s'initient à diverses formes d'expression artistique (poésie, dessin, vidéo, danse, caricature...). Ce qu'on aurait pu prendre pour de la dispersion ne semble pas gêner deux jeunes venus de Bouira et familiers de Raconte Arts. « Non, tout n'est pas millimétré, on laisse libre cours à sa fantaisie », nous confie l'un d'eux. Il prend à témoin le serveur du café dont la mère malade avait reçu la veille une troupe qui a joué en son honneur. « Elle a été très satisfaite », reconnaît-il. Une large place a été accordée cette fois-ci aux chants profanes et religieux même si ceux qui ont travaillé sur ce thème comme Youcef Nacib, auteur d'un recueil sur les chants religieux du Djurdjura, ou Salhi, qui s'est intéressé dans sa thèse à Sidi Hand Oudriss dont le mausolée très visité s'élève de l'autre côté de la vallée sont absents. Un natif du village, le défunt Ahmed Sahi, avait également consacré beaucoup de travaux aux zaouias de Kabylie. Un de ses livres très documenté fut édité en langue arabe mais reste méconnu. Une occasion s'est offerte pour valoriser son travail. Raconte Arts ne fait pas de la culture, une occupation pour dilettantes. Le festival, qui prend fin demain, loin des attitudes compassées et des calculs, fait revivre tous les lieux où l'échange, les rencontres ont depuis toujours alimenté l'imaginaire. Le public a reconquis les espaces et la parole partout où l'un ne devrait pas aller sans l'autre.


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