La 11e édition du festival des Raconte-Arts a démarré avant-hier et se poursuivra jusqu'au 10 août. A l'ouverture, une procession d'une troupe diwane qui a traversé le village avec tambours et crotales. C'est parti. Le coup de starter de la 11e édition du festival des Raconte-Arts a été donné, mardi, au village d'Agoussim (commune d'Illoula Oumalou, daïra de Bouzeguène, 60 km à l'est de Tizi Ouzou), au grand bonheur des centaines de villageois et de villageoises qui ont tenu à être présents pour accueillir cette manifestation culturelle pas comme les autres. Organisée par la Ligue des arts cinématographiques et dramatiques de Tizi Ouzou, cette édition, lancée sous le slogan "Kker-t a lekhwan ma n rouh" (debout compagnons de chœur, entamons la marche), compte sur la présence de quelque 150 participants, dont plusieurs étrangers venus du Congo, du Sénégal, de Tunisie, d'Espagne, d'Allemagne, de France, d'Italie, de Guinée, du Liban, de Palestine, ainsi que des Franco-Algériens et bien sûr des nationaux venus des coins les plus reculés du pays. Parmi ces participants, on retrouve des poètes, des conteurs, des chanteurs et des musiciens, des hommes du théâtre, des écrivains comme Abderrahman Yefsah, des conférenciers, des cinéastes, des performancers, etc. Plusieurs autres activités accompagnent ce festival comme les expositions, les ventes dédicaces, des forums de rencontres autour entre autres des arts visuels. Toutes les activités se déroulent généralement sur la place publique de Tajmaât et dans les ruelles sinueuses du village pour partager dans la convivialité des moments de joie culturelle. Tout est anodin et sans apparat. L'initiateur du festival, Hassan Metref, le rappelle à chaque fois : "On ne se formalise pas, bien contraire, on fait tout pour déstructurer." Avant-hier, ce fut l'ouverture du festival avec la prestation d'un groupe de diwane qui a sorti le village de sa torpeur. Les tambourins ont résonné et ont fait vibrer les murs des habitations au rythme des chants et musiques aux consonances maghrébines et africaines. Une parade inédite qui a démarré de la place du village jusqu'à celle de la fontaine où a eu lieu l'ouverture officielle de cette 11e édition des Raconte-Arts. Hassan Metref nous informe avec dépit de l'absence de l'un des plus grands et plus remarquables compagnons des Raconte-Arts : Denis Martinez, un Blidéen au nom qui sonne espagnol, compagnon de la première heure de Raconte-Arts. "Il se trouve au chevet de sa mère âgée de 94 ans, très malade. Il est sans doute absent physiquement, mais il est présent parmi nous jusqu'à la fin du festival", explique au public Hassan Metref. Outre les autorités de la daïra de Bouzeguène, de l'APC d'Illoula Oumalou et des représentants du village, de nombreux participants se sont présentés au public, à l'image de la poétesse Fouzia Aït Kaki, de la Française Catherine Pinoteau, et de Amar Touati, un jeune Palestinien ayant des origines kabyles (El-Hachimia, Bouira), son arrière arrière-grand-père ayant rejoint la Palestine en 1860. "Nous voilà à la 11e édition après avoir parcouru plusieurs villages de Kabylie, une édition consacrée essentiellement au chant avec bien sûr d'autres activités", dira Hassan Metref. Et d'ajouter : "Nous avons élaboré un programme pour tous les goûts et pour tous les âges. Tous les étrangers, habitués et nouveaux, qu'on a invités sont presque tous présents. La réussite d'un festival se base sur l'organisation villageoise, nous ne pouvons pas imposer un programme à un village si les conditions ne s'y prêtent pas. Nous sommes passés par Ighil Bwamas où se fut vraiment fabuleux avec la présence d'Aït Menguellet." Le festival s'étalera jusqu'au 12 août avec un programme, de jour comme de nuit, alléchant et des réjouissances au plus profond de la nuit. A ne pas manquer ! C N O Nom Adresse email