Pour sa 11e édition, la caravane magique Raconte-Arts a choisi pour halte le village mythique d'Agoussim, dans la commune d'Illoula-Ou-Malou pour déployer ses ailes artistiques et assouvir son thème générique d'inspiration culturelle et religieuse «kker-t a laxwan ma n ruh» ( debout, compagnons de cœur, entamons la marche), pour porter au loin dans ces montagnes les chants sacrés et profanes de Kabylie et d'ailleurs. En dehors de ramener chaque année une quarantaine d'artistes étrangers et locaux, la nouveauté de cette édition est la compagnie Grives et Ours, venue avec des instruments nouveaux qu'on ne connaît pas. Non seulement elle en jouera mais elle apprendra aux villageois à en fabriquer et à en jouer. Des dizaines de participants, dont beaucoup d'étrangers parmi les poètes, interprètes, musiciens, groupes, comédiens, écrivains et autres conférenciers, cinéastes performers, se produiront sur la place et dans les artères étroites de ce beau village, vestige des temps immémoriaux. Ils montreront l'étendue de leur art en rimant, poétisant, chantant et méditant pour permettre au rêve de se réaliser et à la réalité d'être rêvée dans ces morceaux de verdure, arrachés à la nature ingrate. Le coup d'envoi du festival itinérant a été donné en fin de journée d' avant-hier, mardi à la place du village, paré de ses plus beaux atours, en présence d'une foule nombreuse venue de plusieurs coins de la région pour un moment de partage et de convivialité. Ainsi, la place du village kabyle a servi de forum international où s'est exprimée la parole libanaise venue dire son émerveillement devant la beauté et l'hospitalité kabyles, l'éloge tunisien exprimant la reconnaissance au peuple algérien, le cri palestinien pleurant sa douleur répercutée par la magie des lieux, et enfin des artistes qui se sont dits heureux de partager avec les villageois ces moments de bonheur. Arezki Metref, subjugué par la beauté de ce village perché, en dehors du monde fabuleux, s'est réjoui de l'accueil réservé à tous ces artistes venus de différents coins du monde et de l'impact sur la commune de tout ce mélange autour de la culture. Un festival pris en charge par la population au niveau de l'organisation, les festivaliers étant accueillis et hébergés par les habitants pendant plusieurs jours, comme seule la Kabylie sait faire. Une belle aventure humaine qui apporte du baume au cœur, fait sortir les villages de la grisaille et les fait connaître aux étrangers, qui découvrent ces trésors cachés de l'Algérie.