L'épidémie de la fièvre hémorragique Ebola, qui sévit du côté de l'Afrique de l'Ouest, notamment au Libera, en Sierra Leone, à la Guinée et au Nigeria, a fait près de 1.000 morts depuis le début de l'année. L'Algérie, qui reste à l'abri de ce virus mortel pour le moment, a lancé un programme de prévention au niveau des régions frontalières pour identifier tout étranger susceptible d'être porteur du virus. D'ailleurs, une fiche d'information est actuellement en cours d'élaboration et sera remise aux voyageurs étrangers en provenance des pays touchés par cette épidémie. « Jusqu'à présent, aucun cas de ce virus n'a été signalé en Algérie », confirme le responsable de la communication au ministère de la Santé, Slim Belkassam.Le département de Boudiaf a donné des instructions fermes aux médecins des secteurs public et privé pour transférer les cas suspects ou porteurs des symptômes de la maladie dans les services de mise en quarantaine existant dans chaque wilaya où des échantillons sont prélevés et envoyés au laboratoire national de l'Institut Pasteur. Au niveau international, des mesures draconiennes ont été prises par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le comité d'urgence de l'OMS, qui s'est réuni mercredi et jeudi derniers à Genève, est « unanime pour considérer que les conditions d'une urgence de santé publique de portée mondiale sont réunies ». « Une réponse internationale coordonnée est essentielle pour arrêter et faire reculer la propagation internationale d'Ebola », ajoute le comité. L'actuelle épidémie d'Ebola est « la plus importante et la plus sévère » en quatre décennies, a souligné, dans une conférence de presse, la directrice générale de l'OMS, le Dr Maragaret Chang. Elle a estimé que les pays d'Afrique de l'Ouest « ne peuvent y faire face par eux-mêmes » et a appelé « la communauté internationale à leur fournir le soutien nécessaire ». Le président américain, Barack Obama, a estimé, mercredi dernier, qu'il était prématuré d'utiliser un médicament expérimental pour traiter les personnes, tandis que le Dr Marie Paule Kieny, directeur général adjoint de l'OMS, a estimé qu'un avis des spécialistes de l'éthique médicale permettrait de « donner des lignes de conduite pour une politique responsable ». Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés. Il provoque une fièvre caractérisée par des hémorragies, vomissements et diarrhées. La fièvre Ebola tire son nom d'une rivière du nord de l'actuelle République démocratique du Congo, où le virus a été repéré pour la première fois en 1976. Le taux de mortalité peut aller de 25 à 90% chez les personnes contaminées. Il n'y a pas de vaccin homologué contre le virus. Par ailleurs, la Banque mondiale compte mobiliser 200 millions de dollars en urgence pour aider la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone à contenir l'épidémie. Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé, elle a fait 887 morts sur 1.603 cas (confirmés, suspects ou probables) : 358 en Guinée, 255 au Liberia, 273 en Sierra Leone et un au Nigeria.