Je n'ai pas été expulsée, ayant fait valoir que cette expulsion aurait été illégale, car sans décision judiciaire alors que j'étais entrée en toute légalité à Casablanca », écrit dans une lettre Michelle Decaster, la présidente de l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples africains (AFASPA) qui a été contrainte à se rendre dans la ville d'Agadir où elle a été conduite sur son exigence dans un « hôtel correct ». Et de préciser à l'endroit de ses camarades de l'association : « Je n'ai pas pu vous prévenir de la suite, car ces policiers fourbes et menteurs ont déclaré qu'ils allaient me présenter à une autorité judiciaire comme je l'ai réclamé (...). Ils m'ont interdit de téléphoner. » Suite à cet enlèvement, le gouvernement de la République sahraouie a réagi. Il a condamné cet « acte arbitraire » et dénoncé les interdictions en série des organisations non gouvernementales, parlementaire et des médias. En formation à l'université d'été de Gdeim Izik des centaines de cadres de la RASD et du Front Polisario ont dénoncé, eux aussi, cette expulsion. « C'est avec stupeur et indignation que nous avons appris la décision d'expulsion de Mme Michelle Decaster, présidente de l'AFASPA, du territoire du Sahara occidental par les autorités d'occupation marocaine. Il s'agit là d'une décision grave qui dénote le peu de cas que fait le gouvernement marocain du droit et de la liberté », affirment-ils dans une déclaration après avoir exprimé à Decaster qui a toujours, défendu courageusement le peuple sahraoui, leur « solidarité indéfectible » et leur admiration. Loin des manœuvres du Maroc, la RASD enregistre des avancées. La dernière en date : le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patiño, a réitéré, mercredi dernier, à Haj Ahmed, le ministre sahraoui délégué pour l'Amérique latine, la disponibilité de son pays à ouvrir à Quito une représentation diplomatique et à tout faire pour que la question sahraouie soit au menu du Sommet Amérique du Sud-Afrique que son pays accueillera en 2016.