La maison de la culture Ould-Abderahmane-Kaki de Mostaganem accueillera, pour la deuxième année consécutive, le festival national de la poésie melhoun. Il se déroulera du 20 au 26 août. La manifestation est dédiée au pionnier de cet art populaire, Sidi Lakhdar Benkhlouf, un fils de la région du Dahra qui a consacré sa vie au medh du Prophète (QSSSL). A cette occasion, plusieurs poètes et interprètes des qacidate du poète ont été invités pour déclamer, devant une assistance adepte de la poésie melhoun ou venue découvrir les différentes facettes de ce poète panégyrique. Lors de la conférence de presse animée, jeudi dernier, à l'Institut national de musique (INM), Abdelkader Bendamèche, commissaire du festival national de la poésie melhoun a insisté « sur la nécessité de perpétuer cet art qui constitue notre identité ». D'ailleurs, c'est avec un brin de fierté qu'il parlera de cet homme qui a composé pas moins de 160 qacidas où il relate, dit-il, « toute l'histoire des batailles qu'a connues notre pays avec les conquistadors espagnols ». En lisant les poèmes de Benkhlouf, « on peut comprendre, explique-t-il, exactement ce qui s'est passé lors de la bataille de Mazagran où l'armée espagnole, dirigée par le Comte d'Alicante, fut décimée par la grâce de Dieu ». « En plein mois d'août, en 1558, une forte tempête avait emporté tout sur son passage » a-t-il rappelé. L'un des objectifs de cette deuxième édition est de découvrir les graines de star. Ces dernières doivent perpétuer cet art unique dans la région du Maghreb et passer le flambeau aux autres. « Sidi Lakhdar Benkhlouf, poète phare du XVIe siècle, a ouvert le chemin des poètes » souligne le commissaire du festival. « Abdelkader El-Khaldi, qui lisait Verlaine, confie M. Bendameche, a consacré un diwan pour Sidi lakhdar Benkhlouf ». Ce festival sera animé par des ouvertures et des montages poétiques, des films documentaires sur le 1er festival de la poésie melhoun organisé en 2013, des conférences-débats animées par le chercheur Ahmed Amine Delai sur le « Le complot des juifs de kheyber d'après Lakhdar Benkhlouf ». Une autre conférence portera sur « L'apport soufi dans la poésie melhoun ». Elle sera présentée par Cheikh El Imam El Habib Benyagoub. De son côté, le cheikh Khaled Chehelal présentera une conférence sur « La genèse de la poésie melhoun ». Tous les participants n'omettront pas de visiter le mausolée éponyme de Sidi Lakhdar Benkhlouf. Enterré à Sidi Lakhdar, une localité distante de 60 km à l'est de Mostaganem, le mausolée où il repose est, chaque année, le point de ralliement des adeptes de la poésie melhoun, d'hommes de culte et de simples citoyens. Ils s'y donnent rendez-vous le premier lundi du mois d'août pour se recueillir sur sa tombe et lui rendre hommage pour l'œuvre qu'il a laissée. Sidi Lakhdar Benkhlouf mériterait plus qu'un festival mais un musée et sa pensée doit être une matière à étudier dans les écoles et à l'université. Un magazine « Le message du melhoun algérien » édité par le ministère de la Culture a dédié son premier numéro à ce pionnier de la poésie melhoun. Selon la ministre de la Culture, Nadfia Labidi : « C'est un hommage appuyé au prince des poètes et à l'art populaire qu'il faut perpétuer ».