Des voyageurs ont été questionnés, au niveau des guichets d'embarquement de la Police des frontières (PAF), à l'aéroport international Houari-Boumediène d'Alger, sur leur destination, l'objectif de leur déplacement à l'étranger et d'autres questions liées à la profession et à leur situation familiale. C'est ce qu'ont rapporté, dernièrement, des voyageurs rencontrés au niveau de l'aéroport. « J'étais soumis, à mon retour, à un véritable interrogatoire par l'agent du guichet qui m'a questionné sur ma destination et les raisons du choix de ce pays ainsi que l'objectif de mon séjour à l'étranger. Il mentionnait mes réponses sur un papier, après avoir contrôlé mon passeport », a déploré Mohamed, commerçant à Biskra, qui avait saisi un officier sur les lieux pour s'en plaindre. « L'officier s'est contenté de me dire que je ne devais pas m'énerver et a voulu me convaincre qu'il s'agit d'une formalité à caractère préventif », a souligné le voyageur. Nacéra B. a été, elle aussi, longuement interrogée par un Pafiste sur sa profession, son lieu de résidence en Algérie et également sur le lieu de son séjour. « On m'a demandé des renseignements qu'on mentionnait généralement sur la fiche de police. J'étais étonnée mais j'ai répondu et j'ai vu le policier transcrire mes propos sur une fiche de renseignements », a-t-elle précisé. Toutefois, plusieurs voyageurs ont dénoncé cette pratique. « J'ai passé plus de 10 minutes devant le guichet à répondre aux questions du policier, qui m'a même demandé la nature de mon voyage et le nom de l'entreprise pour laquelle je travaille », a rapporté un cadre dans une société publique. Reste que ce genre « d'interrogatoire » n'est pas systématique puisque d'autres voyageurs ont affirmé n'avoir pas été questionnés. S'agit-il de mesures préventives ou sélectives ? « La DGSN a procédé, à l'occasion de la saison estivale et la période de la omra et du hadj, au renforcement de son personnel, notamment au niveau des guichets des aéroports et ports afin de faciliter les départs et les arrivées. De ce fait, les nouveaux agents de la police fraîchement sortis des écoles de police ont été justement formés sur le système des fiches de police qui ne sont plus exigées aux passagers. C'est pour cette raison qu'ils ont gardé le réflexe d'interroger des passagers. Toutefois, ils sont sensibilisés et encadrés pour s'adapter aux nouvelles mesures prises par le haut commandement de la police », a expliqué, dans une déclaration à Horizons, le directeur de la communication de la DGSN, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia. Il a rappelé que depuis la suppression de la fiche de police par le directeur général de la Sûreté nationale, « les contrôles effectués par les services spécialisés se font par des méthodes modernes et organisées ». Toutefois, l'officier supérieur a estimé que ces vérifications « sont indispensables pour des raisons de sécurité ». Sur un autre registre, la DGSN a misé sur la formation et la sensibilisation, a tenu à souligner le commissaire divisionnaire. « L'effort en ce sens est considérable avec la désignation de personnels rompus aux techniques de l'accueil et l'information avec la mise en place dans les principaux aéroports du pays, d'officiers plurilingues capables de fournir l'information souhaitée en langues étrangères ou tout au moins en anglais », a précisé le responsable.