Les journalistes algériens en voyage, aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'étranger éprouvent, depuis quelque temps, des difficultés auprès des agents de police des frontières. Qu'il parte à destination d'une de nos localités ou à l'extérieur du pays, le journaliste a droit à tout un interrogatoire dès que l'agent de la PAF relève sur votre fiche d'embarquement que vous exercez cette profession. Il s'agit là d'un traitement discriminatoire uniquement réservé aux professionnels de la presse puisqu'aucune remarque du genre n'est faite aux voyageurs autres que journalistes. A l'aéroport d'Alger, l'agent de police a carrément quitté son guichet pour demander à son supérieur l'autorisation de nous laisser passer. A l'aéroport d'El Oued, c'est le même scénario, et à Béchar, l'agent nous avait même demandé si on était en possession d'un ordre de mission. Pour ce qui est des voyages à l'étranger, il est depuis quelque temps tout à fait courant que l'agent de la PAF vous demande l'objet et le lieu précis de votre mission. Vos explications sont alors transcrites sur la fiche de police. S'agit-il d'actes isolés dus seulement à l'excès de zèle de quelques policiers ou est-ce l'application d'une décision émanant d'un haut niveau de hiérarchie ? De par leur fonction très hiérarchisée, les policiers des frontières ne font certainement qu'obéir aux ordres. Ainsi, l'on se pose alors la question de savoir pourquoi ce nouveau comportement vis-à-vis des journalistes qui s'inquiètent de voir leur liberté de circuler soumise à la volonté des responsables des services de police des frontières. Ceux-ci ont désormais le pouvoir de les empêcher, si le chef en décide ainsi, de transiter par nos aéroports. Une éventualité qui n'est pas du tout à écarter eu égard au recul des acquis démocratiques que l'on constate à divers niveaux.