Après avoir rencontré, mercredi dernier, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et bien avant, le 23 juillet dernier, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), la première responsable du secteur, Nouria Benghebrit, a rencontré, hier, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Pour son secrétaire général, Boualem Amoura, cette énième rencontre se veut une occasion pour discuter des dossiers qui sont toujours en suspens. « Il a été, a-t-il affirmé, débattu des meilleurs mécanismes permettant d'aller vers une école publique performante et de qualité. » Selon lui, la ministre s'est « contentée », lors de cette rencontre, de les écouter. « Elle nous a donné rendez-vous pour la fin du mois d'août pour nous rendre sa réponse et se prononcer sur nos doléances », a-t-il dit. Et pour une première impression, le syndicaliste a observé que la ministre a affiché une « volonté réelle » de régler les problèmes du secteur. Et pour preuve, il a fait savoir que c'est la première fois qu'un responsable décide d'intervenir dans le dossier des œuvres sociales, alors que par le passé, les ministres qui se sont succédé ne l'ont pas fait sous le motif que c'est une question qui concerne uniquement les enseignants. « Par cette manière de faire, la ministre veut en finir avec le laxisme dans le secteur. Elle veut instaurer l'obligation de résultats », a-t-il estimé. Et d'affirmer que son syndicat est favorable, sur le volet pédagogique, à l'application dès cette année de toutes les mesures prises lors de la conférence nationale sur la réforme éducative tenue les 20 et 21 juillet dernier. Il cite la nécessité de retourner à l'ancien système concernant le cycle primaire ainsi que l'allègement des programmes scolaires. Concernant les revendications socioprofessionnelles, le SG du Satef souhaite un traitement rapide des dossiers de la médecine du travail, des œuvres sociales et du statut particulier. « Nous voulons des réponses claires et concrètes de la part de la ministre. Dans le cas contraire, la protestation devient inévitable », a-t-il mis en garde. Après avoir rencontré dernièrement la ministre de l'Education, le Cnapest et le Snapest attendent avec impatience la fin de mois en cours pour connaître les réponses de la tutelle. Mais pour le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane, la première responsable du secteur a prêté une oreille « attentive » à toutes les doléances exprimées par son syndicat lors de la rencontre de mercredi dernier. « La ministre a promis d'étudier toutes les questions posées et de donner sa réponse lors d'une autre rencontre qui nous regroupera entre le 25 et le 30 août », a précisé Meriane. Toutefois, il a reconnu que l'ensemble des dossiers à traiter dépasse les prérogatives du ministère. De ce fait, il a estimé que le gouvernement se doit de se pencher sur la question pour prendre en charge la plateforme de revendications des enseignants. Celle-ci porte notamment sur la classification dans la catégorie 14 des professeurs de l'enseignement secondaire, la prise en charge de l'ancienneté dans la classification des enseignants du technique qui ont été orientés vers d'autres filières, la révision des primes et indemnités pour les enseignants du Sud, l'ouverture du dossier de la médecine du travail, des œuvres sociales et des concours des enseignants. Meriane n'écarte pas le recours à la protestation si aucune avancée n'est enregistrée sur ces dossiers. D'ailleurs, il ne veut plus entendre parler de dossiers qui dépassent les prérogatives du ministère. « C'est notre tutelle. C'est elle qui doit trouver des solutions », a-t-il indiqué. Messaoud Boudiba évoque la révision du statut particulier, l'installation de la commission gouvernementale chargée de mener l'inventaire des biens des œuvres sociales, une retraite après 25 ans de service, l'intégration dans les nouveaux grades des catégories en voie d'extinction (les enseignants du primaire, les laborantins, les intendants, les adjoints). Selon lui, la ministre a promis une réponse claire après le 29 août. « Nous voulons une réponse positive », a-t-il insisté. Dans le cas contraire, une « action de protestation à la rentrée scolaire n'est pas à écarter », a-t-il mis en garde. De son côté, le SG du CLA, Idir Achour, a affirmé que les revendications de son organisation touchent à la surcharge des classes, au phénomène de la violence dans les établissements scolaires, au statut particulier, à la retraite après 25 ans de service et à la politique salariale. Conscient du fait que la satisfaction des principales revendications ne sont pas du ressort de la tutelle, mais plutôt du gouvernement, le CLA estime que cette rencontre aura le mérite de faire connaître la position de la ministre. Pour lui, le Conseil national se réunira au moment opportun si « aucune suite favorable n'est accordée aux préoccupations exprimées ». Jeudi prochain, le CLA sera reçu par la ministre.