Blocage n Les grèves des enseignants risquent de perturber lourdement une année scolaire qui s'annonce déjà fortement perturbée. Trois syndicats autonomes de l'éducation nationale (Snapest, Cnapest et le Snapap) ont entamé, hier, un mouvement de grève d'une semaine «renouvelable en cas de non-satisfaction des revendications socioprofessionnelles des enseignants». Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) devrait se joindre, aujourd'hui, à cette protestation pour les mêmes motifs. Le secteur de l'Education nationale risque d'être paralysé pour une longue période, sachant que la tutelle a toujours fait la sourde oreille à la plupart des doléances des protestataires. L'exercice pédagogique 2009-2010 a été, rappelons-le, prolongé jusqu'au 4 juillet en raison des nouvelles «modifications» apportées dans le cadre de la réforme du système éducatif national. Une entreprise qui semble s'éterniser. «Nous sommes conscients de la perturbation que causera cette grève, mais c'est au ministère d'en assumer les conséquences. Puisque les multiples débrayages qu'a connus le secteur ces dernières années ne semblent pas inquiéter les responsables, nous poursuivrons notre combat afin d'arracher nos droits les plus élémentaires», a souligné, hier, Meziane Meriane, coordinateur national du syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, lors d'une conférence de presse. Qualifiant ce débrayage de «bataille», le conférencier a insisté sur la «détermination des syndicats autonomes à poursuivre leur combat pour la dignité». Le mot d'ordre de grève a été largement suivi, selon M. Meriane. Dans quelques wilayas du pays, la grève a été suivie à 100% et dans d'autres le taux de suivi varie entre 90 et 100%, a-t-il affirmé. Estimant que le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, est «incapable de prendre en charge les doléances des enseignants», M. Meriane appelle le premier ministre et le premier magistrat du pays à intervenir. «M. Benbouzid a préféré recevoir, jeudi dernier, les syndicats autonomes un par un en vue de briser leur union. Ensuite, nous avons compris, durant la rencontre, qu'il n'avait aucune prérogative réelle pour répondre à nos revendications», a déploré le syndicaliste. L'union des syndicats autonomes a donc paralysé les établissements scolaires à travers le pays. Un taux de suivi «jamais atteint depuis 2003. Nous continuons à agir ensemble pour faire valoir nos droits quelles que soient les conséquences», insiste M. Meriane. Les principales revendications des syndicats consistent en l'élaboration d'un régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, la promotion de la médecine du travail et la classification des maladies professionnelles, la refonte globale de la gestion des œuvres sociales, la mise à la retraite après 25 ans de service, la revalorisation des indemnités des enseignants du Sud et la revalorisation de l'enseignement technique avec la réintégration des enseignants de ce créneau.