Des dizaines de milliers de personnes arrivées en provenance des provinces chiites du nord du Yémen ont manifesté, hier, à Sanaâ, pour réclamer la chute du gouvernement qui a, selon elles, échoué à gérer la transition politique depuis le départ, en février 2012, de l'ancien président Ali Abdallah Saleh. Le chef de la rébellion d'Ansarullah, Abdel Malek al-Houthi, qui a appelé à ce rassemblement, a fixé aux autorités un ultimatum expirant ce vendredi pour satisfaire les revendications des protestataires. Sinon, d'autres formes d'actions « légitimes » seront menées, a-t-il menacé. « Des tentes seront dressées, des sit-in observés et des marches organisées » cette semaine, a-t-il ajouté, en affirmant riposter à toute provocation. Le 5 août dernier, ce mouvement chiite avait organisé des manifestations dans la capitale yéménite contre le quasi-doublement des prix du carburant. Il avait réclamé l'éviction du gouvernement. Ansarullah, qui contrôle la région de Saâda et qui a mené plusieurs attaques contre des provinces avoisinantes, est soupçonné de vouloir élargir sa zone d'influence dans le futur Etat fédéral annoncé en février dernier à la suite d'un vaste dialogue national.