Le calendrier a été transmis à la rébellion zaïdite «par un intermédiaire et si elle l'accepte et le signe, la guerre s'arrêtera immédiatement», a déclaré un conseiller de la présidence yéménite. Le gouvernement yéménite a annoncé hier avoir transmis aux rebelles chiites un calendrier pour la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu dans le nord du pays, théâtre d'un conflit qui a fait plusieurs milliers de morts depuis six ans. «Après l'acceptation par les (rebelles) houthis des six conditions, la haute commission de sécurité a élaboré un calendrier pour une mise en oeuvre de ces conditions par cinq commissions parlementaires», a déclaré Abdel Karim al-Ariani, un conseiller du président Ali Abdallah Saleh. Le calendrier a été transmis à la rébellion zaïdite (chiite) de Abdel Malek al-Houthi «par un intermédiaire et si elle l'accepte et le signe, la guerre s'arrêtera immédiatement», a indiqué M.Ariani lors d'une conférence de presse. Le 30 janvier, le chef rebelle avait affirmé qu'il acceptait cinq conditions du gouvernement pour la fin des combats, mais Sanaa avait réclamé que les rebelles s'engagent aussi à «ne plus agresser» l'Arabie saoudite et insisté sur la libération des prisonniers. La rébellion avait répondu positivement à ces exigences mardi. Les cinq conditions posées aux rebelles étaient d'«observer un cessez-le-feu, ouvrir les routes, déminer et évacuer les hauteurs», de «se retirer des bâtiments publics et ne pas intervenir dans le fonctionnement de l'administration locale», de «restituer les biens publics et les armes saisies», de «libérer les détenus civils et militaires, y compris les Saoudiens», et de «respecter la loi et la Constitution». L'application du calendrier proposé doit «commencer par l'ouverture des axes routiers Harf Soufiane-Saada et Saada-Malahidh» dans la province de Saada, fief des rebelles, a indiqué le conseiller du président Saleh. Selon lui, «les (rebelles) houthis seront représentés dans les commissions» parlementaires, formées de membres de la Chambre des députés et du Majlis al-Choura (conseil consultatif). L'une des cinq commissions aura pour mission de collecter les armes, aux mains des rebelles, et une autre sera en charge des frontières nord et «elle inclura des représentants de l'Arabie saoudite», en guerre contre les rebelles yéménites depuis trois mois, a-t-il dit. Le chef rebelle avait annoncé le 25 janvier le retrait de ses troupes du sud de l'Arabie saoudite, entrées dans le conflit après la mort le 3 novembre de l'un de ses garde-frontières, tué par des rebelles infiltrés en territoire saoudien. Mais malgré les gestes des rebelles, les affrontements se sont poursuivis: au moins 28 personnes, dont 23 soldats, ont été tuées vendredi dans des affrontements avec la rébellion chiite, a-t-on appris hier de sources tribales et rebelles. Quinze des 23 soldats tués ont péri dans une embuscade sur la route reliant la province de Saada et la province voisine d'Al-Jawf, ont précisé des dignitaires tribaux. Les huit autres militaires, dont un officier, ont été tués dans des affrontements avec des partisans de la rébellion dans un quartier de la vieille ville de Saada, selon la rébellion. L'armée saoudienne a également lancé vendredi 12 raids aériens et tiré 219 obus sur des positions rebelles en territoire yéménite, près de la frontière commune, a indiqué samedi la rébellion dans un rapport mis en ligne. Des affrontements armés opposent depuis 2004 de façon sporadique l'armée yéménite aux rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme. Ils ont fait plusieurs milliers de morts et quelque 250.000 déplacés.