Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a annoncé, jeudi, à la télévision un cessez-le-feu dans les combats contre les rebelles chiites dans le nord du pays à partir de minuit 21 GMT. Cette annonce est intervenue après des informations sur un accord imminent quant à une trêve dans les combats qui durent depuis le 11 août entre les rebelles, des zaïdites de confession chiite, et l'armée dans la province de Saada (Nord). La trêve a été rendue possible après l'acceptation par la rébellion de six conditions du pouvoir pour l'arrêt des hostilités. Le gouvernement yéménite et les rebelles chiites sont parvenus jeudi soir à un accord pour mettre fin à leur conflit de plusieurs mois, les rebelles ayant accepté les six conditions posé es par le gouvernement, a déclaré à Xinhua ce haut responsable sous le couvert de l'anonymat. "Cet accord a finalement été annoncé après que les représentants des Houthis ont accepté les six conditions nouvellement ajoutées par le gouvernement et consistant à cesser les attaques contre l'Arabie saoudite et à se retirer totalement des territoires saoudiens", a déclaré ce responsable. Ce cessez-le-feu devrait entrer en vigueur dès jeudi minuit et une commission d'enquête composée de responsables du gouvernement ainsi que de représentants des Houthis entamera une mission conjointe pour surveiller le respect des obligations des deux parties. Cette commission veillera également à la mise en oeuvre des conditions du gouvernement sur le cessez-le-feu, sur lesquelles Sanaa a insisté pour obtenir l'approbation des rebelles en échange de l'arrêt des opérations militaires contre leurs bases. Plus tôt dans la semaine, le gouvernement avait annoncé un calendrier et l'avait remis au dirigeant Houthi Abdel Malik al- Houthi par le biais de médiateurs. En réponse, le dirigeant rebelle avait exprimé des réserves sur le calendrier du gouvernement, jugeant que "ce mécanisme est inapplicable sur le terrain". Le gouvernement yéménite a insisté sur le fait que l' offensive militaire contre les repaires des rebelles houthis ne cesserait que lorsque les rebelles s'engageraient au respect de cinq conditions. Ces conditions comprenaient un retrait total des forces rebelles de tous les districts qu'ils ont occupé et un démantèlement de leurs barrages routiers, l'abandon de leurs repaires dans les montagnes, la restitution de tout le matériel public et militaire saisi dans le conflit, la libération du personnel militaire détenu et des civils enlevés, enfin la soumission à la Constitution et à la loi du Yémen. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh avait par la suite ajouté une nouvelle condition, exigeant que les rebelles cessent leur infiltration dans le pays voisin d'Arabie saoudite. Le dirigeant rebelle Abdel Malik al-Houthi avait déclaré le 30 janvier que les rebelles étaient prêts à accepter les conditions du gouvernement une fois que celui-ci cesserait ses offensives contre eux. Dans un enregistrement audio publié sur son site Internet, Abdel Malik al-Houthi avait réitéré son acceptation des conditions posées par le gouvernement après "la cessation de l'agression". L'armée yéménite a lancé le 11 août 2009 une offensive totale, baptisée "Opération terre brûlée" contre les rebelles Houthis que Sanaa accuse de vouloir restaurer le régime religieux dont le renversement par la révolution de 2009 au Yémen a donné naissance à la république de ce pays. Le récent affrontement entre troupes gouvernementales yéménites et rebelles Houthis dans la province de Saada est le sixième conflit du genre depuis 2004.