Le secteur de la Pêche et des ressources halieutiques dans la wilaya est en constante progression tant au plan humain (le nombre des marins est de l'ordre de 419- recensés au 1er semestre 2010) que matériel. La flottille actuelle compte 220 embarcations toutes dimensions confondues contre 178 en 2003. Une progression favorisée par les différents dispositifs d'aides et d'insertions pour les jeunes. Le directeur du secteur de la pêche et des ressources halieutiques M.Mourad Djabali évoque les capacités d'accueil des ports d'échouage de ces embarcations en attendant la réalisation de trois plages d'échouage dans les communes d'Ait Chaffa, Ifflisen et Mizrana. Trois nouvelles infrastructures d'une capacité d'accueil de 30 embarcations (4,80m) chacune et la création de 180 emplois directs et 360 indirects. Le premier responsable du secteur insiste sur le volet formation. Pour lui, seuls les centres et instituts de formation dépendant du ministère de Tutelle sont à même d'assurer cette dernière qui ne relève pas d'autres secteurs comme celui de la formation professionnelle « qui peut, s'il le veut, mettre à notre disposition ses infrastructures au niveau local», dira-t-il. Evoquant les prix du poisson actuellement très élevés sur les étals des marchés, il dira que « la meilleure façon de tirer les prix vers le bas est de multiplier les fermes aquacoles pour voir la production augmenter et les marchés bien achalandés, cela nous permettra d'appliquer la loi du marché qui veut que lorsque l'offre dépasse la demande les prix baissent». Selon lui, la demande actuelle est plus forte que l'offre lorsque l'on sait que seul le tiers (1/3) des 600.000 tonnes de la biomasse (capacités halieutiques de la côte algérienne) estimée en 2002 par un bureau d'étude espagnole spécialisé en la matière est autorisé à l'exploitation. «Pour l'heure, sur les 200.000 tonnes autorisées, 170.000 sont exploitées et mises sur le marché», soulignera encore M. Djabali qui précisera en outre «n'eut été les lois drastiques imposées par les pouvoirs publics en matière de pêche cette biomasse aurait depuis longtemps disparu ». L'aquaculture doit désormais, selon la FAO, répondre à au moins 50% de la demande pour éviter l'anéantissement de la faune marine. «Pour ce faire, les pouvoir publics doivent revoir à la baisse certaines taxes douanières car il n'est pas normal qu'un aquaculteur paie l'aliment du poisson au même prix qu'un pisciculteur pour les poissons d'ornement des aquariums. On doit soutenir les fermes aquacoles comme on le fait pour l'agriculture avec des prix de référence d'autant que l'investissement est trop lourd avec une moyenne de 120 milliards de centimes comme l'a fait le propriétaire de la ferme aquacole d'Azeffoun l'une des plus importantes du Maghreb qui élève la dorade et le loup de mer qui garnissaient les plats de nombreux restaurateurs et hôtels du pays», a-t-il expliqué. Il parlera de la forte demande de la crevette algérienne particulièrement la Royale d'Azeffoun qui se vend entre 50 et 60 euros le kilo en Espagne où elle est très appréciée. C'est entre 100 et 120 kg de crevettes par semaine qui atterrissent dans les cuisines espagnoles. M. Djabali nous fera part des projets de sa direction de la mise en place d'un programme de lâcher d'alevins de poissons d'eau douce au niveau des barrages et autres retenues collinaires à même de recevoir ce type de poisson à l'image des barrages de Taksebt et autre Djebla dont le poisson est sur les étals des marchés de la wilaya. Autres programmes en vue dans la wilaya de Tizi-Ouzou seront mis en place de concert avec les APC pour la réalisation de poissonneries au niveau des grandes villes de la wilaya. Le président de la Chambre locale de la pêche Mourad Mahrour a indiqué pour sa part « que le marin pêcheur doit désormais avoir un statut particulier à l'effet de mieux valoriser le métier et d'améliorer les conditions sociales de ce dernier. Mais aussi pour mieux organiser la profession et du coup améliorer la production et l'exploitation des ressources halieutiques que recèle le pays.