Des journées du film asiatique se dérouleront à Alger du 30 août au 3 septembre. La manifestation placée sous le patronage de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, aura lieu à la filmathèque Mohamed-Zinet de Riadh El Feth, l'une des rares salles dans la capitale où les normes professionnelles de projection sont encore respectées. Les ambassades d'Iran, du Japon, d'Indonésie et de Chine ont été également associées à la préparation de ces journées. Ce mini-cycle s'ouvrira samedi à 18 h pour toutes les projections avec le « Règne des assassins » du Chinois Chao-Pin Su. C'est un film d'aventure et d'action qui se déroule dans la Chine antique. Il sera suivi lundi 1er septembre d'un long métrage de l'indonésien « Maman a envie d'aller en pèlerinage ». C'est un film qui relate le rêve d'une mère rendu quasi impossible par les difficultés de la vie d'aller accomplir le pèlerinage à La Mecque. Les programmateurs ont retenu pour la journée du mardi 2 septembre le long métrage, un peu ancien, de l'Irano-Syrien Sayfullah Daad, réalisé en 1994. « Le survivant » s'inspire des récits du grand écrivain palestinien Ghassan Kanafani et relate le drame d'un enfant qui survit à la Nakba de 1948. C'est « Water boys » du Japonais Shinobi Yaguchi, qui n'est pas récent non plus, qui va clôturer ces journées qui permettront au public de découvrir un cinéma dynamique et méconnu. Hormis les cinémas indien ou libanais qui obéissent à une logique plus commerciale, les écrans algériens ignorent presque totalement ce qui se fait dans ces pays d'Asie. Les productions de ces pays sont incontournables dans les grands festivals du monde, à l'image de celui de Venise ou de Cannes où elles raflent souvent des prix. Le réalisateur chinois Diao Yinan fut Ours d'Or du meilleur film au Festival de Berlin en février avec « Black Coal ». Le gouvernement chinois n'a pas négligé le développement du septième art. Il a annoncé, en juin, qu'il investirait l'équivalent de 12 millions d'euros par an pour financer 5 à 10 films « influents ». Des allègements fiscaux seront accordés à l'industrie locale du cinéma. « Nous sommes en pleine concurrence avec les films américains », a déclaré Zhang Hongsen, patron de l'Agence cinématographique chinoise. « Il s'agit de nous défendre et de nous battre pour notre territoire culturel », a-t-il déclaré à un média d'Etat de son pays... « Chuangru Zhe » (« Red Amnesia ») de Wang Xiaoshuai (Chine) et « Nobi » (« Fires on the Plain ») de Shinya Tsukamoto (Japon) sont ainsi retenus sur la liste des vingt films en compétition au Festival de cinéma de Venise, du 27 août au 6 septembre. « Ghesseha » (Tales) de Rakhshan Bani E'temad (Iran) est également en compétition pour décrocher le très convoité Lion d'Or. En Algérie, où le circuit de distribution est totalement déstructuré, seul l'accès aux télévisions étrangères et les semaines organisées par les ambassades permettent de voir les films fascinants et étonnants d'un continent ou d'autres pays comme l'Inde, les Philippines ou la Corée du Sud qui disposent d'un cinéma vigoureux.