Comparativement à l'année dernière où elle était faible, la production de l'huile d'olive a connu une hausse significative cette année. Dans certaines régions, notamment en Kabylie, la récolte d'olive a doublé, voire triplé. La production annuelle devra connaître donc une augmentation notable. A titre d'exemple, un olivier qui donnait tout juste un quintal, il y a deux ou trois années, est passé à trois quintaux d'olives. Un niveau de production jamais atteint. C'est ce qu'affirme la majorité des oléiculteurs d'Azazga, une daïra connue pour son oléiculture. Plusieurs facteurs, convient-il de souligner, ont concouru à la hausse de la production de ce produit de première nécessité, fort prisé par les ménages. Il s'agit, entre autres, de la générosité de la pluviosité. En effet, les pluies abondantes, qui se sont abattues durant la fin de l'année écoulée sur tout le nord du pays, ont eu un effet positif sur les oliveraies. Quand elle tombe au moment de la floraison des oliviers, la pluie est d'un grand apport, d'autant qu'elle élimine les parasites qui constituent un véritable vecteur de maladie. L'augmentation de la production de l'huile d'olive, cette année, a influé sur les prix. En effet, contrairement à la saison passée, où le litre d'huile d'olive avait été vendu à trois cent cinquante, vore quatre cent, dinars, l'année courante, ce produit est cédé à deux cents cinquante dinars, alors que l'opération de cueillette bat encore son plein. C'est dire que vu l'importance de la récolte, d'aucuns prédisent d'ores et déjà que le prix de l'huile d'olive connaîtra une baisse sensible et pourra même être vendu à deux cent dinars. Actuellement, «l'huile d'olive est vendue à 250 dinars, et il se peut même qu'elle soit cédée à 200 d'ici la fin de la récolte s'il n'y a pas de spéculation, d'autant que nous n'avons pas eu une telle production depuis au moins une décade», a affirmé Saïd, propriétaire d'une huilerie et oléiculteur connu dans toute la région d'Ath Ghobri. Selon ce dernier, il existe plusieurs qualités de l'huile, dont la «vierge». D'après lui, celle-ci est obtenue par pression et sans échauffement pendant le malaxage. Une centrifugation et une filtration, destinée à éliminer les particules solides et les traces d'eau végétale à l'aide de filtres de coton et de papiers buvard, sont nécessaires. Ainsi, les résidus et les sous produits, à savoir les grignons et les noyaux, sont utilisés à la fabrication de fertilisants. Par ailleurs, outre qu'elle permet la baisse des prix, la récolte des olives, quand elle est abondante, est source de création d'emplois saisonniers, dont ont besoin les propriétaires des huileries que pour la récolte proprement dite. «D'habitude, j'emploie quatre à cinq personnes. Cette saison, vu l'abondance de production, j'ai dû en faire appel à cinq autres, ce qui fait monter le nombre des travailleurs à dix», dira encore Saïd. Djamel Oukali.