L'été tire à sa fin. Un début de crachin a même humidifié l'atmosphère en ce début de semaine. Signes annonciateurs d'un changement de climat. La canicule qui a surchauffé nos journées, augmenté l'humidité et rendu moites nos nuits est en passe de laisser place à un temps qui gagne en fraîcheur. La fin du mois d'août est caractéristique de ces changements qui paraissent soudains, devant l'illusion d'un été chaud qui s'éternise. Les vacanciers vont devoir réapprendre à vivre avec les obligations quotidiennes. Et le stress de la routine. Ils vont devoir plier parasols, serviettes de plage et rentrer l'attirail qui les a accompagnés en bord de mer. Et attendre onze mois pour les ressortir à nouveau pour un nouvel usage. La difficulté, semble-t-il, pour tous ceux qui ont le privilège de faire coïncider leur repos annuel avec l'été, est de s'appliquer à rompre avec des habitudes de détente pour se replonger dans l'univers de contraintes liées aux contingences professionnelles ou scolaires. De ce qui fait la vie courante en dehors de la parenthèse estivale. La déprime s'empare même des revenants. On raconte que les âmes sensibles consultent des psys pour atténuer l'effet désagréable de la reprise. Enfin, c'est selon. Pourtant, tous n'ont pas l'avantage d'avoir eu des projets de vacances dans le sens d'un séjour en bord de mer ou de villégiature. Ils sont même majoritaires à ne pas pouvoir accéder aux délices des vacances, pour diverses raisons. Il y a d'abord ceux dont les moyens financiers ne permettent pas d'entrevoir des merveilles. Ils sont nombreux, effectivement, à se résoudre à enterrer tout projet de départ en vacances, se consolant de se reposer tranquillement à la maison. Ou à vaquer à d'autres occupations en changeant d'activités. Il y a ensuite ceux que les obligations professionnelles retiennent au service. Ou tout simplement de prendre à un autre moment le congé, parce que l'été n'est pas d'une grande inspiration. En tout cas, la rupture permet de renouveler son intérêt pour les activités professionnelles, pour un temps. Avant de recommencer à songer à l'escapade suivante. Les vacances, comme dirait l'autre, c'est comme les permissions, dans la conscription, elles empêchent les désertions et les maladies imaginaires des soldats.