Le Maroc se trouve aujourd'hui « en confrontation réelle et inédite avec la communauté internationale », une situation qui risque de s'aggraver davantage par son refus des efforts de l'envoyé spécial, Christopher Ross, au respect des droits de l'Homme et à la poursuite de la politique de spoliation des richesses naturelles du Sahara occidental, a solennellement affirmé le président sahraoui Mohamed Abdelaziz, dans un entretien accordé à l'APS en marge des travaux du 2e congrès de l'Union des étudiants de Seguia El Hamra et de Rio de Oro tenu dans les camps des réfugiés sahraouis à Aousserd. Le black-out total opposé aux observateurs internationaux et aux médias étrangers interdit d'accès aux territoires occupés et le jugement sommaire des citoyens par des tribunaux militaires illustrent la dérive « despotique » de l'occupant qui s'est mis en porte-à-faux avec la communauté internationale. « Nous sommes dans l'expectative concernant la réponse du Royaume du Maroc concernant la visite de Ross prévue en septembre. Visiblement, il est des atermoiements qui visent, comme à l'accoutumée, à empêcher cette visite », a-t-il souligné. L'envoyé spécial qui a eu maille à partir avec Rabat est appelé à élaborer un rapport final à soumettre au Conseil de sécurité, avant la tenue en octobre de sa réunion consacrée à la question sahraouie. « Il est temps pour l'ONU d'exercer de véritables pressions, palpables et concrètes, sur le gouvernement marocain pour l'amener à se conformer au droit international et à organiser un référendum libre et démocratique pour l'autodétermination du peuple sahraoui », a affirmé Abdelaziz. Par ailleurs, le président sahraoui s'est dit étonné par la décision du Maroc de placer son armée en état d'urgence, particulièrement dans les territoires sahraouis occupés. « S'agit-il là d'une volonté du Maroc de mener des agressions barbares contre les territoires libérés de la République arabe sahraouie démocratique parallèlement à son rejet du rôle de la Minurso ou plutôt d'une tentative de se placer en cible potentielle d'actes terroristes afin de s'ériger en front de défense que l'Occident doit soutenir ? », s'est interrogé le président sahraoui. Pour Abdelaziz, « il est une manœuvre dont on ne connaît pas encore la cible, d'autant que le régime marocain n'a pas fourni d'explications sur les raisons qui l'ont poussé à placer son armée en état d'urgence depuis près de deux semaines ». Toutefois, le président sahraoui a souligné l'apport du Front Polisario dans « la préservation de la sécurité dans la région du Sahel », tout en exprimant « la disponibilité » du Polisario à agir pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans cette région. A cet effet, il a rappelé que le Front Polisario œuvrait, en coordination avec l'Union africaine dont il est membre, et ce, « conformément à la stratégie sécuritaire établie », en précisant que « la région du Sahel est confrontée à un danger réel du fait du trafic de drogue auquel s'adonne le Maroc par le truchement de bandes criminels ». Dans ce contexte, le président Abdelaziz a affirmé que le soutien international à la cause sahraouie « est en croissance permanente, en témoigne la position africaine de soutien à la cause sahraouie qui bénéficie du même soutien de la part des pays latino-américains et européens ». « Malgré le black-out médiatique, la cause sahraouie se fraie un chemin avec assurance et succès, car il s'agit d'une question de décolonisation, conformément à la légalité internationale et aux résolutions de l'ONU », a souligné le président Abdelaziz .