Le marché de l'or en Algérie connaît une hausse vertigineuse. Tel est le constat fait au niveau des différentes bijouteries de la capitale. Considéré comme une valeur refuge par les ménagères par ces temps d'incertitude, le métal jaune est devenu inaccessible. Son prix ne cesse de grimper atteignant un record jamais égalé depuis 2008, suivant ainsi la tendance mondiale. «Le marché de l'or a explosé», précise le propriétaire de la bijouterie la Rose, ayant pignon sur rue à Larbi Ben M'hidi à Alger-Centre. Chez lui, le prix de l'or varie selon l'origine. Le prix du gramme importé d'Italie est proposé entre 4600 et 4900 DA. Pour le bijou de fabrication locale, le gramme d'or est cédé entre 4200 DA et 4500 DA. «De quoi donner le tournis», ironise le bijoutier. Par contre, chez les bijoutiers artisans de la rue El Kama ex-Chartres (Basse-Casbah), le prix du précieux métal est nettement inférieur à celui proposé dans les boutiques «chics» d'Alger. Ainsi, Ahmed, bijoutier spécialisé dans la fabrication de bijoux en filigrane, vend le gramme d'or à 3500 DA. Pour l'achat des bijoux en casse le prix varie entre 2900 et 3200 DA le gramme : «Selon l'état du bijou», précise Ahmed, propriétaire de la boutique «Z'har». Chez lui, les clients peuvent acquérir un beau bijou sans trop rechigner sur les prix pratiqués. Les raisons ? Ahmed accepte de faire l'échange entre un ancien et un nouveau bijou en contrepartie de la différence du prix. «Mon objectif est d'écouler ma marchandise», résume-t-il. Ce n'est pas le cas de Saïd. Malgré le renchérissement de l'or, le bijoutier tenant boutique à Bab-Azzoun, celui-ci refuse d'échanger sa marchandise. «Mes produits sont importés d'Italie et je considère que l'or italien et algérien n'ont pas la même valeur», dit-il. D'ailleurs, à l'entrée de son magasin, une affiche, sur laquelle il a noté «pas de crédit et pas d'échange», est accrochée au mur. Chez lui, le prix de l'or ouvragé (poinçonné) est de 4800 DA Cela étant dit, il s'avère que depuis quelque temps, les bijoutiers de la capitale n'enregistrent pas des ventes exceptionnelles. En plus de la bourse de l'or qui ne cesse de grimper, le marché informel de l'or leur pose un réel problème. Les vendeurs en noir ont bel et bien déstructuré le marché. Installés en haut de la rue Ali Boumendjel, ils proposent des bijoux de toutes sortes pour 3000 DA le gramme contre 2900 DA pour celui en casse. Pour écouler la marchandise, ils harcèlent les passants en leur demandant s'ils ont quelque objet à vendre ou à acheter. Ces jeunes utilisent les cages d'escalier pour accomplir leurs transactions, lorsqu'un client potentiel se présente. Pour éviter de se ruiner, les ménagères et particulièrement les jeunes filles devant convoler en juste noce se rabattent sur le toc pour se parer le jour de leur mariage. Ce sont des bijoux importés d'Italie et de Dubaï répliques fidèles aux parures proposées chez les bijoutiers. Seule différence, au lieu de 150 000 DA la pièce, ils sont cédés entre 1200 et 2200 DA. L'art du plaqué or s'est ancré dans les mœurs algériennes.