Au marché informel de M'dina J'dida, le prix de l'or connaît, ces derniers temps, une envolée sans précédent. Le cassé est coté à 1 050 dinars le gramme, au lieu des 850 dinars de l'année dernière. Cette hausse, expliquent les revendeurs, est intrinsèquement liée à la vertigineuse ascension, à l'échelle du marché mondial, du cours du précieux métal. Une hausse jamais égalée depuis 1988, précisent les spécialistes. Devant les fortes turbulences du dollar, qui a connu des dévaluations tangibles, et dernièrement l'Euro, le lingot d'or est devenu, pour les grands spéculateurs, un investissement refuge. Effet boule de neige : la forte demande a dopé le cours de l'or. Sur le plan national, la baisse de l'Euro s'est accentuée, en premier lieu à la faveur de la présente loi de finance qui autorise les détenteurs de licence d'importation, notamment les anciens moudjahidin, d'acquérir, auprès des concessionnaires implantés en Algérie, des voitures neuves avec la même dispense des franchises de douanes. Donc, on n'achète plus l'Euro pour aller en France s'acquérir le véhicule neuf. L'interdiction faite d'acheter des voitures ayant moins de trois années a aussi décliné le poids de l'Euro dans le marché. Les importateurs, les vrais, ne sont plus obligés d'acheter cette devise auprès du marché informel puisque elle coûte moins cher au niveau de la banque. Et, en troisième lieu, l'effet psychologique de la dégringolade du cours qui fait que tous les spéculateurs vivant de ce commerce informel, veulent se débarrasser au plus vite de cette devise, de même pour les petits épargnants qui avaient pour habitude de garnir un compte devise même avec de petites sommes. La valeur du dinar, qui stagne du fait accouplé de : la faiblesse de l'inflation, de la non augmentation des salaires et de la cherté du coût de la vie, notamment pour les services, ne permet plus la petite épargne spéculative comme celle de la devise. Tous ces facteurs ont permis le prépondérant choix du métal jaune comme valeur sûre par rapport à la devise étrangère.