Le prix de l'or ne cesse de grimper. Que ce soit sur les places officielles ou informelles, le précieux métal voit son prix flamber à tous les niveaux. Tel est le constat établi dans différents points de vente informels à Alger-Centre et Oued Kniss. «Les prix ont augmenté de plus de 30%», a affirmé un jeune vendeur près de Ruisseau. A deux pas de l'annexe du Conseil de la nation, les vendeurs d'or se frottent les mains. L'un d'eux a déclaré que «le prix du métal jaune ne cesse de flamber ces derniers jours et que cette tendance n'est pas prête de s'arrêter». «L'or dit cassé est cédé à 1600 DA par les particuliers, pour être monnayé 300 ou 400 DA de plus par les vendeurs. Quant aux pièces intactes, elles sont achetées par ces derniers à partir de 2000 DA», nous explique-t-on. Dani Kouider, président de la commission des bijoutiers affiliés à l'Ugcaa, estime pour sa part que «la hausse du prix de l'or reflète les cours du marché international». Pour lui, «cette situation est normale puisque suite à la crise financière qui s'est transformée en crise économique, l'or a repris sa place d'épargne traditionnelle. Ainsi, la demande en or a largement dépassé l'offre». Selon notre interlocuteur, «la hausse du prix de l'or n'est pas propre à l'Algérie». Poursuivant son explication, il a indiqué qu'«avant 1974, l'or était la principale référence de richesse. Sous la présidence de Nixon, l'or est devenu une simple matière première. Cependant, avec les perturbations actuelles qui caractérisent les places boursières et les marchés mondiaux, les particuliers veulent assurer leurs épargnes sous forme d'or. Il représente pour beaucoup un refuge de valeurs. Par conséquent, la demande s'est accentuée et a largement dépassé l'offre». Le docteur Dani prévient et prévoit : «Les effets néfastes de la crise économique se sont négativement répercutés sur les cours mondiaux de l'or, donnant lieu à la flambée de cette matière première. Que ce soit en Algérie ou ailleurs, les prix ne vont pas baisser à court terme.»Autre explication, selon lui : «Les acteurs présents sur le terrain qui proposent la vente de l'or sont maintenant plus nombreux que les particuliers.» Et d'ajouter : «Il y a une surenchère qui anime le marché de l'or local. Malheureusement, ce ne sont pas les professionnels du secteur ou les artisans bijoutiers qui achètent.» Par ailleurs, notre interlocuteur relève que «l'achat de quantités énormes d'or par des Etats, en guise de protection économique pour les prochaines années, particulièrement des pays producteurs de pétrole, perturbe le marché car les transactions ne répondent pas et ne respectent nullement les règles du marché». Enfin, il a souligné que «des pays occidentaux sont les plus touchés par cette mini-crise, comme l'Italie où plus de 40% des bijoutiers sont au chômage technique».