Le nouveau code de l'investissement, remodelé à 80%, sera débattu à l'occasion de la prochaine tripartite prévue le 15 de ce mois, selon le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qui a effectué, hier, une visite de travail dans la zone industrielle de Boumerdès. Ce projet, finalisé et en cours d'étude dans les différents départements ministériels, sera mieux adapté au contexte économique actuel. Il sera question, dans ce code, d'avantages spécifiques pour les investisseurs, de nouvelles mesures aux normes internationales pour les investissements directs étrangers et plus de facilités pour les entreprises. « Grâce à ce code d'investissement, le secteur va octroyer des avantages jamais accordés auparavant », précise-t-il, soulignant que la prochaine tripartite évaluera le dernier pacte économique et social conclu et reviendra sur l'article 87 bis du code du travail. Lors de son inspection d'usines à Boumedès, Socothyd et la Belle notamment, le ministre a insisté sur l'importance d'impliquer davantage l'entreprise dans le secteur industriel. Et pour cela, elle doit être au cœur d'un plan de gestion plus adapté. Car celui qui a été appliqué jusqu'à présent n'a pas donné les résultats escomptés. « Le secteur public marchand doit s'impliquer encore plus. 320 milliards de dinars sont dégagés pour l'assainissement des entreprises publiques et 620 milliards de dinars pour le plan de développement. 18% seulement de ce budget a été consommé et 9% seulement consacrés à la formation ont été utilisés. Ce qui signifie que le plan de gestion appliqué n'est pas efficace », constate-t-il. Selon le ministre, il est nécessaire de revoir la loi sur la PME, ce qui est prévu, mais surtout de mettre l'entreprise directement avec le marché, sans intermédiaires. Jusqu'à présent, rappelle-t-il, les entreprises publiques n'ont pas pu s'associer avec de grosses entreprises internationales que via des décisions politiques. « Nous sommes sur le point d'ouvrir totalement notre marché. Les entreprises doivent être prêtes d'ici à 2020 pour affronter la concurrence. Si nous perdons, ce n'est plus la peine de parler d'industrie », prévient-il. Comme solution envisagée, la reconfiguration des sociétés de gestion participative dans une dizaine de groupes industriels. Il s'agira de concentrer des activités industrielles dans un même périmètre. Evoquant le chapitre des projets des zones industrielles toujours en rade, le ministre a indiqué que le code du marché actuel est adapté à certains domaines mais pas à l'aménagement des zones industrielles. C'est ce qui explique principalement le retard dans leur lancement. Le ministre assure, toutefois, que 21 projets de zones industrielles sur les 24 inscrits sur l'agenda du ministère seront lancés avant la fin de cette année, et ce, après que le ministre de l'Industrie et des Mines eut posé au gouvernement la problématique de la facilitation de l'aménagement des sites industriels. « Nous comptons faire des Hauts-Plateaux la zone industrielle la plus importante du pays. Soulager les grandes villes et ouvrir d'autres zones où il y a plus d'espaces. A Adrar par exemple, des investisseurs projettent d'ouvrir des usines de briques et de cimenterie. Ce qui est un grand pas en avant », signale-t-il, en soulignant le souci de l'Etat de préserver les terres agricoles. Sinon, il n'aurait pas consacré 320 milliards de dinars à l'agriculture pour le prochain quinquennat. L'autoroute est-ouest, c'est justement pour préserver les terres agricoles et favoriser l'implantation des zones industrielles, rappelle-t-il. Le ministre s'est réjoui que le taux de croissance hors hydrocarbures atteigne les 7% à la fin de ce quinquennat. « C'est ce qui nous permet de tracer tous ces objectifs. Le prochain quinquennat est déterminant pour notre économie, industrielle surtout », conclut-il.