Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a prononcé mercredi à l'université Kasdi-Merbah de Ouargla une allocution à l'occasion de l'ouverture officielle de l'année universitaire 2010-2011. «Mesdames, Messieurs, Il me plaît de vous exprimer ma joie de m'adresser à vous en cette occasion que nous célébrons chaque année avec le souci permanent de préserver le contact, vous apporter notre soutien et saluer vos efforts méritoires. «Je saisis cette heureuse occasion pour saluer l'ensemble de la famille universitaire, enseignants, étudiants et employés, leur présentant mes vœux, les meilleurs, de réussite à l'occasion de la reprise de leurs activités. «Nous voilà, aujourd'hui, réunis dans l'enceinte d'un des bastions de la science et de la connaissance, l'Université Kasdi-Merbah de Ouargla, cette magnifique ville séculaire. «Vous n'êtes pas sans savoir que l'Université occupe une place de choix dans la vie des peuples et des Nations. L'Université est ce rayon civilisationnel qui illumine du haut de la pyramide de la Science, ce cadre où se dressent les prémices du progrès socio-économique et où se dessine la voie vers la société du savoir. «Mû par le souci de placer l'Université au coeur du développement à même de l'ériger en véritable catalyseur, l'Etat déploie d'importants efforts pour sa promotion. «Nous sommes confrontés à un défi en même temps que nous nous trouvons face à une opportunité, le résultat demeure tributaire de ce que nous pouvons apporter aujourd'hui pour assurer un lendemain meilleur, c'est là un choix qui relève de notre seule volonté. «Force est de constater que la responsabilité n'incombe pas uniquement à l'Université, mais doit être assumée par la société tout entière. C'est pourquoi, nous sommes appelés à répandre l'esprit de solidarité et d'entraide et à propager la culture de citoyenneté et d'amour de la patrie pour aller de l'avant vers un avenir prometteur. «L'Université algérienne est appelée à accorder un intérêt accru à la qualité de la formation qu'elle dispense en la hissant à la hauteur des normes internationales. «Elle doit également répondre aux exigences du développement et aux aspirations de la société en apportant une contribution efficiente au processus d'orientation et de développement de cette dernière. Les universités, les centres et les laboratoires de recherche doivent examiner de près les problèmes de la société en vue de mieux définir les entraves au développement et d'y remédier. «Cette conviction anime notre souci d'accorder un intérêt particulier au développement de l'enseignement supérieur afin de l'adapter aux mutations effrénées que connaît le monde et pour que l'étudiant puisse acquérir des connaissances et un savoir-faire susceptibles de lui permettre d'apporter sa propre contribution en matière de production du savoir. «Autant de facteurs qui confortent le rôle de l'Université en matière de transfert du savoir au service de la société dans un monde où les innovations et créations technologiques sont en perpétuel développement, d'où l'impératif de faire face à la problématique de préparer des générations capables de composer avec les technologies de pointe et d'acquérir les sciences qui constituent désormais une source stratégique et innovante. «Dans cette optique, notre Université a été dotée depuis 2009 de 4 écoles supérieures, 10 écoles préparatoires et 3 nouveaux centres universitaires qui s'ajoutent aux 65 établissements universitaires répartis sur tout le territoire national. «De nouveaux laboratoires dotés d'importants équipements scientifiques ont également été réalisés en plus de l'important budget alloué à la recherche scientifique». «Mesdames, Messieurs, Le monde se dirige vers une économie du savoir où la valeur ajoutée issue de la connaissance ne cesse d'augmenter, de même que le renouveau scientifique et l'innovation technologique, constituent le socle de l'excellence et la condition sine qua non du progrès économique. «La révolution technologique a bouleversé les domaines économique, politique et socioculturel et opéré des mutations profondes en y déversant un important flux d'informations, ce qui a permis une célérité des échanges via les supports médiatiques et, partant, des prestations électroniques de qualité supérieure. «Nul ne peut contester l'apport des technologies de l'information qui ont opéré des progrès indéniables au profit de la pensée et de l'activité humaines et influé grandement sur le marché de l'emploi en créant de nouveaux métiers et une main d'oeuvre dans le secteur de l'informatique ayant bénéficié d'une formation continue, ce qui a valu aux détenteurs de ces nouvelles compétences le titre de cheville ouvrière du système économique. «Cependant, le transfert des technologies et leur utilisation ne suffisent pas au développement d'une économie durable s'ils ne sont pas assortis d'une véritable contribution à l'innovation et à l'industrialisation, d'où l'impératif d'une formation supérieure des ressources humaines, une mission qui incombe à l'université et aux centres de recherche. «Pour notre pays, le défi consiste en l'augmentation des capacités de l'entreprise algérienne en matière d'intégration du savoir et des technologies en tant que critères de base pour le développement de sa compétitivité. «Mesdames, Messieurs, L'enseignement est la clé du passage à l'ère du savoir et de la connaissance et le moyen idoine du progrès des sociétés à travers un développement effectif et durable du capital humain. «Notre réussite en la matière est tributaire de notre capacité à exploiter au mieux les technologies de pointe et les nouveaux outils de l'information et de la communication dont l'enseignement électronique, l'enseignement à distance, l'enseignement continu et l'enseignement ouvert. «Notre objectif est de garantir un enseignement de qualité qui érige la société consommatrice du savoir en société productrice de ce savoir et qui ouvre grand à l'université la voie de la culture mondiale et humaine tout en lui permettant de rester fidèle aux valeurs nationales authentiques. «Pour ce faire, les étudiants sont appelés à faire preuve de persévérance dans l'acquisition de la science et du savoir. C'est à eux que reviendra la mission d'assurer le succès des actions entreprises par l'Etat». «Mesdames, Messieurs, Les effets produits par l'économie du savoir dans la société se manifestent par sa capacité d'accès aux informations et aux connaissances et par la faculté de ses institutions d'en tirer profit et de contribuer à leur développement. «L'instauration de l'économie du savoir tend à renforcer les acquis de la communauté nationale en termes d'accès aux sources du savoir disponibles et de valorisation du réservoir national des connaissances. L'Algérie possède les moyens de mener cette révolution du savoir à travers la mise à niveau de ses ressources humaines et l'adaptation de ses différentes institutions aux besoins d'adhésion aux processus de mutations accélérées tant au niveau régional qu'international. «L'amorce de la mise en place d'un réseau national d'enseignement et de recherche de nouvelle génération dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique constitue une étape importante sur la voie de l'instauration d'un système d'informations moderne et de la mise à disposition d'une plate-forme électronique d'innovation au profit des enseignants et des chercheurs. Ce réseau marque également un saut qualitatif en matière de promotion de la performance du système universitaire et de recherche au niveau des standards internationaux. Aussi est-il appelé à s'élargir pour couvrir les secteurs de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. «Mesdames, Messieurs, Nous sommes convaincus que les hommes de science dans notre pays persévèrent dans l'acquisition, la diffusion et l'investissement du savoir en vue de préparer le terrain au passage vers une économie moderne solide reposant essentiellement sur la qualité de l'enseignement et l'exploitation optimum des compétences. Une économie où l'innovation constitue le mode de vie de la société. «C'est pourquoi j'appelle les responsables du secteur de l'enseignement supérieur à redoubler d'efforts pour que l'université algérienne devienne plus compétitive et en faire ainsi un pôle de créativité, d'invention et de formation de chercheurs, d'experts et de spécialistes. «Nous mesurons pleinement la responsabilité de l'université dans le développement et la conduite du processus du changement social au regard de sa mission éducative, scientifique, sociale, spirituelle, politique et civilisationnelle et au vu de sa relation dialectique avec la société et de son rôle dans la réalisation de la croissance économique. «Dans ce contexte, l'Etat continuera toujours d'œuvrer au développement de l'université et à son adaptation aux besoins du développement. Aussi, augmentera-t-il les investissements destinés à ce secteur dans les programmes de développement afin de renforcer les capacités d'accueil. 600.000 places pédagogiques et 450.000 lits seront d'ailleurs réalisés et aménagés lors du prochain quinquennat avec la volonté de Dieu, ce qui permettra d'améliorer les conditions d'étude et de vie des étudiants. «Au moment où l'Etat s'attelle à réunir les conditions matérielles et morales et à appuyer toutes les initiatives s'inscrivant dans le cadre du développement de l'université algérienne, j'appelle les enseignants et les chercheurs à œuvrer au développement des capacités scientifiques et de recherche, à la modernisation des programmes pédagogiques et à l'adaptation des méthodes d'enseignement afin de hisser progressivement notre enseignement supérieur au niveau des grandes universités dans le monde. «Je les exhorte également à mettre en branle le mouvement culturel et à encourager la concurrence scientifique à travers une politique audacieuse en matière d'édition scientifique qui permette de multiplier la publication de revues, de périodiques spécialisés et de livres universitaires et de les mettre à la disposition des étudiants, des chercheurs et des bibliothèques. «J'appelle aussi à la relance de la dynamique entre les universités et les centres de recherche afin de renforcer les capacités d'encadrement quantitativement et qualitativement et de consacrer le principe de la coopération et du partenariat entre l'université et l'entreprise économique». «Mesdames, Messieurs, J'avais souligné à Sétif, lors de l'ouverture de l'année universitaire précédente, et convaincu de l'importance du potentiel humain hautement qualifié indispensable à tout développement durable, la nécessité de «créer un climat socio-professionnel aux enseignants et chercheurs qui leur permette d'accomplir leur mission dans de bonnes conditions, notamment par l'adoption de régimes indemnitaires plus attractifs et plus incitatifs pour renforcer les capacités scientifiques et techniques nationales, attirer les potentialités et éviter la fuite des compétences. J'ai aussi donné des instructions au gouvernement afin de concrétiser cette orientation. «Aujourd'hui, je suis ravi de retrouver la famille universitaire et scientifique, tout en constatant la mise en place des règles indispensables à la garantie d'un climat favorable à la promotion de l'enseignement supérieur, à l'amélioration de la qualité de la formation universitaire et à la relance de la recherche scientifique et du progrès technologique. «Nous estimons que les mesures incitatives sans précédent qui ont été prises, constituent en premier lieu, une rupture avec la vision qui a régné dans un passé récent et un saut qualitatif qui réhabilite les enseignants et chercheurs en leur donnant la place sociale qui leur sied. Elles consacrent en second lieu le principe de récompense du mérite et rétablissent enfin la reconnaissance par la société des valeurs académiques. «Je reste confiant en les capacités de l'université algérienne qui a consacré nombre de réalisations, et ambitionne, tout comme vous, à la voir occuper une place prépondérante dans les domaines de la connaissance et du progrès technique et dans le classement mondial des universités. «Je souhaite que cette année universitaire puisse apporter un nouveau jalon à cette précieuse édification en étant un pas supplémentaire sur la voie de l'édification de l'université du futur tant escomptée. «Je tiens à féliciter la famille universitaire pour les réalisations accomplies et l'appelle également à davantage de mobilisation afin de relever les défis de la qualité et de l'excellence en matière de formation des élites et des compétences à qui incombe la responsabilité de diriger les institutions de l'Etat et de la société avec mérite au moment où la science et la formation s'avèrent l'élément stratégique à même de conférer au pays des critères de compétitivité sûrs au sein d'une société qui se dirige indubitablement vers une économie basée sur la connaissance. «Je déclare officiellement ouverte la nouvelle année universitaire. Succès et réussite à tous.