Le premier rapport de l'enquête sur le crash au Mali de l'avion Swift Air affrété par Air Algérie, sera présenté le 20 septembre par le président de la commission d'enquête. Le ministre des Transports Amar Ghoul l'a annoncé, hier, au forum de Liberté, affirmant que les familles des victimes attendent impatiemment l'achèvement de l'enquête qui suit son cours. Il a affirmé que l'Algérie n'a jamais failli à ses engagements. Les familles seront, de ce fait, indemnisées conformément à la réglementation internationale. Elles bénéficieront, dans un premier temps, d'avances de la part de la compagnie d'assurance. « Le Mali est certes responsables de l'enquête, mais il y a eu un accord entre ce pays, l'Algérie et la France pour participer à l'enquête », a rappelé le ministre. Il a évoqué les différentes démarches adoptées par les trois parties pour définir les procédures à suivre à cet effet. Concernant les conditions d'affrètement de l'avion, le ministre a fait remarquer que ce segment ne présentait aucun problème. « Air Algérie est un acquis du peuple algérien. Je suis et serai à jamais contre toute campagne de dénigrement visant notre compagnie nationale », a-t-il affirmé en réponse aux spéculations colportées sur la réputation et la gestion de cette compagnie. « Il n'y a eu aucun problème en matière d'affrètement. Swift Air est une compagnie européenne. Elle avait toutes les autorisations et l'équipage était expérimenté. Leur opération était minutieusement préparée, encadrée et validée », a relevé le ministre, ajoutant que l'affrètement pour le transport aérien et maritime est une pratique courante. Pour Ghoul, les textes sont clairs. Mais la compagnie est plus que jamais appelée, selon lui, à établir un cahier des charges pour enrichir les textes existants. Le ministre a rappelé que le transport aérien augmente d'une manière très importante. Ce qui amène Air Algérie à recourir à l'affrètement pour pouvoir prendre en charge les flux de voyageurs durant la saison estivale et la période de pèlerinage. Au sujet de l'audit de la compagnie, Ghoul a indiqué que cette opération prendra en charge tous les volets à savoir la gestion, le management de l'entreprise, l'encadrement des ressources humaines, la formation, l'entretien et la maintenance, les contrats-affrètements, la campagne spécial hadj ainsi que le plan de développement. « Cet audit a pour objectif de mettre le doigt sur ce qui freine Air Algérie pour se hisser à un niveau supérieur, d'identifier les blocages pour engager un programme d'urgence à tous les niveaux et solutionner d'une manière radicale les problèmes posés. Il s'agit aussi de mettre tout responsable devant ses responsabilités », a-t-il énuméré. Amalgame autour d'incidents insignifiants Revenant sur les « incidents insignifiants » ayant eu lieu récemment sur un vol de la compagnie et au niveau de l'aérogare, le ministre a prévenu contre tout amalgame. « Dans toute l'histoire de la compagnie, il n y a eu que trois crashs », a regretté le ministre, jugeant que ce dénigrement n'a pas lieu d'être. Interpellé sur l'ouverture de l'espace aérien aux compagnies privées, Ghoul a signifié que l'Algérie est appelée tôt ou tard à ouvrir ses espaces aérien et maritime. « Pour le moment, l'Algérie n'est encore prête pour basculer dans un domaine pareil dès lors qu'elle ne peut faire face à une quelconque concurrence en la matière », reconnaît-il, estimant qu'il faut encourager la compagnie à se développer d'autant plus qu'elle s'apprête à renforcer sa flotte de 16 aéronefs dont 8 Boeing et 2 avions-cargos. Acquisition de 27 navires La flotte maritime se dotera avant la fin de l'année de 27 navires. Deux au profit de l'ENTMV pour le transport de voyageurs et 25 pour le transport de marchandises. Le port représente 95% des échanges. Mais en termes de captage, il ne représente que 2%. L'objectif, selon Ghoul, est d'arriver à 30% ou à 35%. Outre cet objectif, le ministère prévoit le développement du transport maritime urbain, à l'image de la ligne port d'Alger-El Djamila (ex-La Madrague). Il suggère l'augmentation des capacités des ports et la création de nouvelles gares maritimes. Il fait part d'un programme pour la modernisation de la gestion des ports et la création de ports secs. Sur ce dernier point, il signale que l'idéal est de parvenir à une extension pour accueillir à l'avenir 5 millions de conteneurs. Actuellement, l'espace au niveau de ces ports ne permet le stockage que de 1,5 millions conteneurs.