L'ONU a annoncé, mardi dernier, qu'un accord israélo-palestinien avait été conclu afin d'accélérer la reconstruction de Ghaza, sous sa surveillance, afin de s'assurer que les matériaux de construction restent à usage civil. Ce « mécanisme provisoire » est « un pas important vers l'objectif d'une levée de toutes les restrictions » pesant sur la bande et « un signal d'espoir pour la population », a estimé le coordinateur de l'ONU au Proche-Orient, Robert Serry, devant le Conseil de sécurité, tout en précisant que l'accord « permettra des travaux d'une ampleur nécessaire » en « impliquant le secteur privé et en donnant un rôle de direction, dans les efforts de reconstruction, à l'Autorité palestinienne ». Le haut responsable onusien, qui a visité Ghaza la semaine dernière, a lancé un cri d'alarme sur la situation dans l'enclave palestinienne, estimant qu'elle « pourrait imploser ou exploser une nouvelle fois, dans un nouvel accès de violence encore plus dévastateur ». Il a déclaré que « le Conseil de sécurité ne doit pas sous-estimer les dangers et j'espère qu'il aura l'occasion d'énoncer clairement sa position ». Il se dit effaré de constater que « des destructions vraiment terribles causées aux infrastructures, hôpitaux et écoles » ont été infligées par Israël au bout de 50 jours de bombardements. Le bilan est éloquent : 18.000 maisons détruites ou gravement endommagées et 65.000 Palestiniens toujours réfugiés dans les locaux de l'ONU. Il a ensuite énuméré les moyens d'éviter « un désastre » : instaurer un cessez-le-feu solide et durable, accroître l'aide humanitaire et favoriser la reconstruction ainsi que la reprise économique. L'ONU, qui a auparavant lancé un appel de fonds de 550 millions de dollars pour Ghaza, aura l'occasion, lundi prochain, de sensibiliser les représentants des pays donateurs lors d'une réunion du comité de liaison ad hoc prévue en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. L'accord signé mardi dernier avec les Israéliens et les Palestiniens devrait, estime Serry, leur redonner confiance. Selon des informations de presse citant des diplomates, des négociations sur un projet de résolution sur Ghaza se poursuivent depuis plusieurs semaines entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie). Ces discussions, auxquelles est associée la Jordanie, piétinent tandis qu'une conférence sur la reconstruction de Ghaza est prévue au Caire le 12 octobre prochain.